Comme nous l'indique la livraison du Daily Telegraph ce matin, une équipe de SAS britanniques entraîne les forces spéciales du colonel Khadafi, "depuis six mois". Au moins. L'information, qui était appelée à rester secrète, a donc fuité, vraisemblablement des SAS eux-mêmes, ce qui démontre bien (pour ceux qui en doutent) qu'on a beau classifier, les errements de la realpolotik finissent toujours sur la place publique.
Selon mon confrère, ce sont entre 4 et 14 commandos qui ont été chargés de l'instruction. Evidemment, il est difficile de ne pas relier tout cela à la libération express d'Abdelbaset Al Megrahi, le seul terroriste emprisonné pour l'attentat de Lockerbie. Libération qui a dû sans doute rester en travers de la gorge des familles, et choquer une bonne partie des Britanniques, surtout quand l'intéressé a paradé à Tripoli.
Mais l'instruction prodiguée par les SAS a aussi de quoi choquer, y compris ces derniers : de nombreux militaires britanniques, et sans doute des SAS, sont morts en Irlande du Nord par l'action de l'IRA, formée et équipée notamment par la Lybie.
On imagine que pour oublier tout cela, la compensation commerciale est d'importance : dans l'énergie, mais il ne faut pas l'exclure non plus, dans la défense.
Le + du Mamouth :
Comme ce blog l'a rappelé à plusieurs reprises, l'accord bilatéral franco-lybien conclu en 2008 comportait plusieurs clauses, notamment en matière de formation des forces spéciales. Dans un domaine aussi sensible, qui reste traditionnellement dans l'ombre, il est évidemment difficile de mesurer si... les SAS ont pris la place de quelqu'un d'autre. Et si c'était bien le cas, si cette "permutation" aura, ou non, des effets dans plusieurs marchés militaires qui attendent signature depuis plusieurs mois.
CE TEXTE NE PEUT PAS ETRE COPIE SANS CONSENTEMENT DE L'AUTEUR.
