Depuis vendredi, une famille était anéantie par la perte d'un proche. Un deuxième l'a rejointe aujourd'hui, et d'autres suivront, vraisemblablement. Un régiment, le 3e RIMa, vient de perdre le troisième des siens depuis le 1er août.
Ici on ne pratique pas le vol d'identités, pas plus que le vol de photos. Les identités ne sont livrées que quand les familles sont prévenues : cela peut sembler de pure forme ; je n'aimerai pas que ma famille apprenne ma mort en écoutant la radio, ou en lisant un blog.
L'armée de Terre, comme ses homologues, applique à la lettre la volonté des familles, et ce sont désormais elles qui autorisent -ou pas- la diffusion par l'armée à la presse de photos d'un militaire mort en opérations.
On l'a vu pour le retour du caporal Anthony Bodin, ce sont aussi les familles qui autorisent -ou pas- la présence de la presse à l'accueil de la dépouille, à l'aéroport.
On l'avait vu, pour la cérémonie d'hommage des cinq paras du 13e RDP qui avaient péri dans le crash d'un Cougar, au Gabon (janvier 2009), les familles peuvent aussi souhaiter l'absence de la presse, à un évènement de ce type.