La base aéronavale de l'Atlantique (*) va accueillir 16 aéronefs supplémentaires d'ici trois ans, raconte au Telegramme le CV Plobner, pacha de la BAN, avant de quitter les lieux. Le renfort sera constitué de six ATL-2 (21F), "probablement" six Xingu (28F) et le pacha attend aussi un renfort de quatre F50M, issu de la flotte AUG (avions à usage gouvernemental) encore basés à Villacoublay, dans l'armée de l'Air. Les deux premiers sont attendus en 2011.
Ce transfert étant évidemment essentiellement lié à la fermeture programmée de Nîmes (2011) et du transfert, déjà entamé, de 400 personnels, essentiellement de spécialité aéronautique (navigants et mécaniciens).
Les + du mamouth
Il n'y aura que six ATL-2 en plus dans le Morbihan, soit pas la totalité d'une flottille (8 à 9 appareils en principe). Ce qui consacre une nouvelle réduction de la flotte d'ATL-2 en service, alors que parallèlement, les missions de ces avions n'ont jamais été aussi diverses : de la lutte contre la piraterie (Somalie) à la recherche post-accidents (Atlantique), en passant par le soutien aux opérations aéroterrestres, au coeur de... l'Afrique. On a même étudié à plusieurs reprises le déploiement d'ATL-2 en... Afghanistan, alors qu'on cherchait déséspérément des drones. Ce ne sont seulement que les limitations inhérentes aux bimoteurs qui ont empêché -de peu et peut-être temporairement- ce recours.
Soit dit en passant, c'est sans doute simplement la rareté (des ressources) qui oblige à réduire la flotte, qui doit subir plusieurs opérations de rétrofit successives : la mise aux normes OACI, puis la refonte du système d'armes, qui n'a pas connu d'évolution depuis 20 ans. Le patron de la tranche arrière a parfois trois ordinateurs portables qui se baladent sur son propre plan de travail. Et si l'ATL-2 peut désormais embarquer des GBU-12, il ne peut pas les tirer en autonome. Ou tirer une GBU-49 sur coordonnées.
Quant aux Falcon supplémentaires, les anciens avions de la République devront probablement passer dans les ateliers de Dassault, à Mérignac, pour y subir une transformation a minima (radar, optronique, hublots) sans passer par le creusement de la trappe ventrale, jugée non essentielle. Elle avait, il y a presque dix ans, obligé à dépiauter l'avion, et à dériver le circuit caburant, rendant la note plutôt... salée, en toute connaissance de cause.
La flottille 24F exploite déjà quatre Falcon 50M : eux aussi ont été engagés dans des opérations des plus en plus diversifiées, comprenant, là aussi la piraterire, la lutte contre le narcotrafic, et la détection des pollutions maritimes.
(*) avant que les Léonards et les Brestois ne me tombent dessus à bras raccourcis, je rappellerai que la marine detient aussi quelques emprises à "Brest-même", en face (Lanvéoc-Poulmic et l'Ile Longue), ainsi qu'à Kerlouan, terre bien connue d'écorcheurs, et à Landivisau. Et je confirme bien que c'est Nîmes, et non Hyères qui va fermer, comme je l'avais écrit dans mon post original. Heureusement, même le dimanche, on peut compter sur ses lecteurs. Merci à tous.
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