Le statut et l'évolution des carrières des dronistes de l'armée de l'Air n'ont pas été totalement défrichés, si bien que les "pilotes" ne voient pas, pour l'instant, les concrétisations de leur investissement, rapporte Ouest-France, en "der", sur fond de magnifiques photos de Cyril Amboise. Entre autres, le confrère relève que les heures de vol ne comptent pas, ni pour la retraite, encore moins pour les décorations, ne sont pas comptées comme missions de guerre, et on l'imagine facilement, ne génèrent pas non plus de solde à l'air.
Ce registre réglementaire insolite passé, on reconnait mieux notre Harfang national. Le comparatif d'Ouest-France est intéressant, puisque nos pilotes listent les différences qui les dinstinguent de leurs homologues américains (eux contrôlent les drones depuis la Californie via Satcom). Le tour "avion" , le pareballes qu'il faut porter dès que l'on sort, bref "l'adrénaline du territoire hostile", comme l'explique le Lcl M., patron de l'escadron "Adour" et responsable des Harfang à Bagram. "On mange auprès de mecs dont la vie dépend de nous" lâche pour sa part le capitaine B., un NOSA venu du Mirage 2000D, avec 3.000 heures de vol. Un décompte donc arrêté, depuis son transfert sur Harfang.
Le + du Mamouth :
Il y aurait un peu moins d'une dizaine de pilotes de Harfang disponibles sur le marché, dont un peu moins de la moitié sont en Afghanistan, en permanence. On peine aussi à trouver des contrôleurs tactiques (TACCO), le troisième homme (ou femme) présent dans le shelter de contrôle. Bref, avec l'arrivée annoncée d'un quatrième vecteur pour la fin de l'année, l'urgence est bien de former la ressource humaine, tout en préservant des missions réelles. Et là, outre la Somalie, c'est bien l'Afghanistan qui reste encore le meilleur endroit pour s'aguerrir. Résultat, le retour en France du Harfang, annoncé à l'origine en février (soit une présence d'un an) pourait bien être remis en cause, et reporté sine die. Inutile d'y voir un lien avec les soucis de disponibilité du SDTI.
Le + du + :
Le quatrième drone Harfang est en fait déjà basé à Cognac, son futur nid, mais il reste propriété d'EADS, son fabricant, ce qui devrait donc changer à Nöel. Le Harfang n°4 est l'engin qui était exposé au dernier Bourget, et qui a servi au développement de ce dérivé du Heron israélien. Trois drones sont par ailleurs "affectés" au théâtre afghan, l'un d'eux attendant pour réparations, à Mont-de-Marsan (dans les Landes). Il a d'ailleurs disparu du décompte mensuel des moyens engagés sur ce théâtre.