L'antienne va (re-)devenir d'actualité alors que l'OTAN et les Américains multiplient les appels du pied, en l'espace de quelques jours. C'est Rasmussen, le nouveau secrétaire général, qui a ouvert le bal, à Paris, début septembre, et le CEMA français a entendu un écho de demande de renforts, à Norfolk, où il s'était déplacé pour l'intronisation du SACT français, après une '"inspection" en Afghanistan.
Et mardi soir, les membres de l'OTAN ont vraisemblablement discuté ensemble du sujet, à New-York, avec un même constat : les opinions publiques sont farouchement contre.
On le sait, c'est aussi le cas chez nous. Dès lors, les recours, pour ne fâcher personne, sont plutôt limités : sortir des comptes ce qui n'est peut l'être, et engager sur le terrain ce que j'appellerais des "moyens furtifs" et des "multiplicateurs de force".
Pour la première solution, on a bien compris que les marins d'OEF-Océan Indien ne figureront plus dans les 3.700 militaires du théâtre, soit une économie oscillant entre 150 et 250 pax (au bas mot, l'équivalent d'une compagnie d'infanterie). Les 150 gendarmes, dont l'essentiel opèreront pourtant en toute première ligne (il n'y a pas plus près, d'ailleurs...) ne seront pas comptabilisés, tout simplement. Cela, c'est pour doper l'existant, et comme ce blog l'a déjà expliqué, l'existant en a besoin : avec deux compagnies d'infanterie seulement, les GTIA manquaient de "pep's" pour manoeuvrer ; une troisième sera donc la bienvenue.
Pour la seconde solution, les multiplicateurs de force ne sont pas légion. Surtout s'ils doivent rester dans la discrétion, tout en apportant une réelle plus-value aux yeux des Américains et de l'alliance, sans consommer trop d'effectifs. On voit là qu'on touche très vite aux capacités de renseignement et d'actions particulières, des capacités qui précisément figurent rarement dans les compte-rendus officiels. Et dans lesquels la France dispose de quelques atouts, mais pas forcément partout (le parc de drones n'est pas au mieux pour durer très longtemps, par exemple). L'atout "Forces spéciales", que le chef des armées avait préféré garder dans sa manche au sommet de Bucarest (avril 2008) redevient donc d'actualité.