Sud Ouest Dimanche livre dans un intéressant carnet de reportage impressionniste trois raisons d'être modérément optimiste, voire légèrement pessimiste pour l'avenir de l'Afghanistan. Christophe Lucet est allé dans une PRT (Provincial reconstruction Team, aux effectif mixtes, civils et militaires), à Chaghcharan à l'ouest de Kaboul se rendre compte du temps nécessaire pour développer l'arrière-pays. Et pourtant, on n'est qu'à une heure de la capitale... Un entretien avec le chef de la police locale en dit long sur le travail qui attend ces hommes. L'ITW se termine sur un appel urgent à la communauté internationale, pour apporter plus de moyens. Enfin, troisième éclairage avec un entretien, sans concession, avec le photographe Reza. Qui fustige -sans surprise- le pouvoir en place. Le photographe écorne d'ailleurs au passage la stratégie du tout-militaire choisi par la France, qui aurait dû, selon lui, privilégier l'éducation. Et éviter de privilégier un "clan".
Le dossier est à lire -absolument- ici :
http://www.sudouest.com/accueil/actualite/france/article/711477/mil/5125963.html
Le + du Mamouth :
Même si cette dimension est moins présente dans l'action de la France en Afghanistan, le volet civil est même parfois l'unique volet de l'action de certains grands bailleurs, et certains "grands" tout courts. L'Inde a par exemple beaucoup misé sur... l'éducation, histoire, évidemment, de se forger une bonne image. En tout cas meilleure que celle de l'ennemi atavique : le Pakistan. Les Emirats Arabes Unis ont quant à eux investi dans la pierrre et le bitume : certaines avenues de Kaboul doivent beaucoup aux pétrodollars du Golfe. L'Egypte, quant à elle, a fourni un hôpital, à Bagram, au profit des populations. A Mazar-e-Sharif, l'Allemagne a financé un hôpital entier, en ville, petite réplique du rôle 3 qu'elle a installé dans la base militaire.
Alors qu'elle se pose aujourd'hui en acteur du développement local en Afghanistan -si on décode les dernières heures d'Hervé Morin en Afghanistan-, la France n'a pas souhaité pour autant animer une PRT, qui est pourtant le modèle de développement civilo-militaire le plus évident pour irriguer le niveau local le plus élémentaire, et donc, comme c'est devenu l'expression à la mode, "gagner les coeurs". Il n'est jamais trop tard, puisque comme les OMLT, les PRT manquent endémiquement de bras.