La deuxième annonce plan de relance du jour porte sur Mastrid pour Multicontext airborne system for targetting, recognition and Identification. On a peine à croire que la DGA puisse financer un PEA français avec un industriel français (Thales) qui l'intitule avec un acronyme anglais mais c'est arrivé, et le règlement est en euros : 31 millions.
Pour une fois, les retex des aviateurs auront donc déclenché assez rapidement le lancement d'un véritable programme de remise à niveau, et ce, dans des temps records. Le futur pod disposera notamment d'une voie visible avec zoom, et le module infrarouge sera amélioré. Le tout, dans le même encombrement que le Damoclès actuel. L'objectif de Mastrid est de voler sous trois ans, et d'arriver en 2014 sous Rafale et Mirage 2000D.
La 3D française a commandé 35 Damoclès devant remplacer, à terme, les Atlis (capacité diurne uniquement, mais très utile en Afghanistan, malgré leur 30 ans d'âge) en service dans la marine et l'armée de l'Air, ainsi que les PDLCT/S des Mirage 2000D. Les 35 Damoclès sont ventilés entre l'Aéronavale (15 ex) et l'armée de l'Air (20 pods dont la moitié commandée dans le plan de relance, en juin 2009).
Le + du Mamouth :
Mastrid est en fait un retex direct de l'Afghanistan, et doit permettre de développer les briques technologiques du futur pod de targetting français. Ce qui permettra, à la fois, de produire des pods neufs (notamment pour l'export) et de rétrofitter le parc important de pod Damoclès, actuellement opérationnel sous SEM S5 (déployé à l'été 2008 à Kandahar), et prochainement, sous Rafale F2/F3 Air/Marine, et Mirage 2000D. Mais, on le sait, Damoclès est en dessous des besoins spécifiques du théâtre afghan, où le pod ne se limite pas au BAI, mais vient appuyer le CAS. Domaine dans lequel il a un peu de mal à discriminer (et même parfois, détecter) l'insurgé du paysan paisible. Les pods de la Marine ont d'ailleurs effectué un premier passage en usine, à Elancourt, chez Thales : le constructeur, comme les Marins, n'ont pas caché quelques petits soucis de jeunesse, semble-t-il résolus. Mais l'absence de voie visible, et les limites de résolution constituent un handicap pour les missions afghanes, qui n'admettent pas, théoriquement, la moindre erreur de ciblage.
Les lecteurs fidèles de ce blog se rappelleront que les autres pods déployés sur le théâtre n'ont pas tout à fait les mêmes limitations, notamment le Sniper que les Belges se sont payés, pour leurs F-16.
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