Le caporal Yohan Naguin, un marsouin du 3e RIMa âgé de 24 ans, a été tué ce matin vers 7 heures en Kapisa, et neuf autres ont été blessés, dont quatre grièvement : leur état est jugé particulièrement préoccupant. Tous les blessés ont été évacués par hélicoptères, apparemment assez rapidement, ce matin, vers les hôpitaux de Bagram (rôle 3) et de Kaboul (rôle 2+, piloté par le SSA français). Ce sont vraisemblablement les Caracals du Dethélico et des Blackhawk de Bagram, les fameux Dustoff, qui ont été requis pour transporter tous ces blessés dans les meilleurs délais.
Si l'on en croit les premiers éléments, tout est parti d'une attaque à l'IED, sur une patrouille à deux sections d'infanterie sur huit véhicules, et un module génie, chargée de sécuriser l'axe Bagram-Nijrab, avant le passage d'un convoi logistique. Un VAB a été touché, et l'essentiel, sinon la totalité des blessés, ainsi que le tué, était positionnés à l'intérieur du véhicule. Une QRF est partie de Nijrab pour boucler la zone, et permettre le poser des Medevac dans les meilleures conditions.
La colonne disposait vraisemblablement de plusieurs véhicules de ce type, ainsi que d'un Souvim, chargé d'ouvrir la voie. On n'évoque pas la présence d'un Buffalo. Souvim et Buffalo ont été injectés sur le théâtre pendant l'hiver pour renforcer la C-IED force française.
C'est le 2e marsouin du 3e RIMa à perdre la vie en Kapisa. Ce caporal est le 30e mort français en Afghanistan.
Le + du Mamouth :
On sait que les IED sont à l'origine de deux tiers des pertes de la coailition. Mais en zone française, les deux tiers des IED posés étaient relevés par la C-IED tricolore, par détection proactive, ou sur renseignement fourni par les autochtones. En juillet, le CEMA lui-même constatait, sans jubiler, que les Français avaient réussi, par une intense travail de renseignement, à s'éviter de nombreuses attaques.
Mais comme il n'a pas dû manquer de le constater puisqu'il était en Afghanistan ces derniers jours, les attaques par IED sont revenues en force ces dernières semaines, particulièrement en Kapisa.
C'est bien la démonstration, si besoin était, que les insurgés ont une faculté d'adaptation très rapide aux contre-mesures qui leurs sont opposées par la coalition. Vraisemblablement, leurs techniques de poses se sont à nouveau régénérées. Et le "renseignement", qui jouait à plein il y a encore peu, est moins performant. Vraisemblablement aussi parce que des nouveaux protagonistes opèrent, ce qui n'a rien de rassurant.
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