mardi 1 septembre 2009

Le baobab qui cache la forêt

L'EMA vient de publier les effectifs en opérations extérieures. Le total général baisse encore de 150 pax (de 10.000 à 9.850) grâce à une nouvelle baisse du dispositif ivoirien, annoncée de longue date, dès l'an dernier, par le Premier ministre en personne. Le DETLIC pour détachement Licorne n'émarge plus qu'à 900 personnels, et l'ONUCI fond, à 25 éléments, auxquels s'ajoutent le traditionnel Corymbe (100).
Par contre, l'EMA ne donne plus le partage entre les dispositifs ISAF et OEF, dont le total, pour le coup, reste stable, à 3.700.
Mais on imagine que si le rapport entre les deux n'est pas donné, c'est aussi pour éviter de rendre trop évident le renforcement des effectifs terrestres en Afghanistan, sur lequel se penche actuellement le général Georgelin. Jusqu'alors, OEF comptait une forte participation de la Royale, pour l'interdiction de la "fuite des terroristes". Dès l'été, le CEMA disait le peu d'intérêt qu'il avait pour ce volet maritime, difficile à se justifier, huit ans après la chute des camps d'Al Qaeda en Afghanistan. Tout en regrettant, parce qu'il doit "faire des choix", de ne pas pouvoir déployer de forces spéciales.
Pour rester à iso-effectifs sur le théâtre, cette composante navale a donc déjà été vraisemblablement amoindrie, voire déportée sur d'autres missions plus profitables, comme Atalante, dont l'effectifs, pourtant, n'a pas varié non plus (200 pax).
L'ISAF estime pour sa part que la France déployait, en juillet, 3.160 militaires sous statut ISAF (la France affichait alors 700 pax sous OEF). Plusieurs voix, notamment au Parlement, estiment que les effectifs sont calés, pour la totalité de la zone, sur 3.900 militaires.
En tout état de cause, on voit mal comment les effectifs terrestres en Afghanistan n'auraient pas pu augmenter ces dernières semaines (1), avec l'arrivée de personnels de l'ALAT (+50), d'artilleurs (+16), et cela, rien qu'en juilet...

(1) c'est évidemment une anecdote, mais le pôle communication opérationnelle est passé ces derniers mois de cinq à huit officiers, soit une inflation de 60%, sans compter l'emploi d'un traducteur. La DICOD devant ainsi, désormais et régulièrement, armer des renforts pour Kaboul.