Après une salve de deux sénateurs socialistes, début août, l'opposition parlementaire pourrait bien se réveiller, en cette rentrée, sur les objectifs de l'engagement militaire français, et son volume.
Personne ne semble prendre ce risque à la légère. Le CEMA aurait d'ailleurs discrètement reçu un député socialiste, quelques heures avant de partir en Afghanistan (1), en début de semaine. Un fait suffisamment rare, et d'autant plus que l'intéressé n'est pas membre de la commission de défense, ou des affaires étrangères, ou investi d'une mission en rapport avec l'Afghanistan.
Les élus socialistes avaient prévu de se réunir, en fin de mois, sur les dossiers étrangers, notamment l'Iran, mais aussi l'Afghanistan. On imagine que la triste actualité du jour, qu'il s'agisse de la énième erreur de tir de la coalition, de la mort d'un soldat français et des blessures infligées à neuf autres, et le caractère démocratique particulièrement incertain du scrutin présidentiel afghan auront sans doute renforcé leur détermination à faire passer leurs messages, et obtenir leurs réponses.
En cause, le questionnement personnel des élus, mais aussi ce qui leur remonte de la part de leurs électeurs, et notamment dans les zones qui envoient des soldats sur le théâtre.
L'Afghanistan n'est pas au sujet de l'université d'été de la défense qui ouvre la semaine prochaine à Angers, mais l'engagement français pourrait bien s'inviter in extremis. Le régiment de génie d'Angers est engagé dans la task force Korrigan. Et l'armée de Terre doit présenter ses capacités aux élus, journalistes et relais d'opinion participant à ce séminaire : impossible donc, d'éviter le sujet qui mobilise le plus, actuellement, les efforts de l'armée de Terre.
(1) dont il est revenu ce jeudi soir, ou ce matin. De fait, et avec un emploi du temps chargé, le RDV a apparemment été remis.
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