Les 150 gendarmes qui devront opérer en Afghanistan à partir de novembre drillent actuellent à Suippes, un camp de l'armée de Terre, avec des instructeurs fournis par cette dernière. Ces gendarmes, rappelons-le, doivent contribuer à former l'ANCOP (afghan national civil order police) et à la mentorer.
Les gendarmes prodigueront les fondamentaux à leurs stagiaires dans un camp, à Mazar-e-Sharif, en zone allemande (RC-N). En zone française, ils mentoreront également leurs confrères afghans au sein de POMLT (police operationnal mentoring and liaison team), transposition des OMLT que fournit l'armée de Terre à l'ANA (pour un total de 380 mentors environ en 6 équipes).
Pour assurer cette mission particulièrement dangereuse qui les expose en première ligne, les gendarmes ont donc reçu des conseils, avant d'en donner.
C'est l'armée de Terre qui a été chargée de mentorer les gendarmes en France, notamment en leur transmettant leur expérience poussée du théâtre (1). Sans surprise, les deux modules couvrant deux semaines chacune comprennent des techniques de reconnaissances d'itinéraires et le développement de réactions appropriée en cas d'attaque ou de découverte d'IED. Ce qui, évidemment, s'ajoute à un entraînement renforcé au tir et à un aguerrissement comme savent le faire les militaires de l'armée de Terre. Les partants ont aussi reçu une instruction sur les premiers secours.
Les POMLT devraient bénéficier d'une dizaine de VAB pour leur transport, et leur équipement personnel a aussi subi de nombreux apports. Ces mentors bénéficieront de gilets pareballes de dernière génération, de casques et de FAMAS, équipés avec viseur et poignée.
Les deux escadrons de gendarmerie mobile désignés pour fournir une partie de l'effectif ont déjà participé à des séjours à l'étranger, notamment en Côte d'Ivoire. Certains s'interrogent pourtant sur le bien-fondé d'un tel déploiement dans un pays en guerre. Alors même que les policiers afghans, dont plusieurs milliers centaines ont été tués (certains bilans évoquent 3.500 morts en 2008, soit dix fois le nombre de morts alliés en 2009...), constituent la cible n°1 des insurgés.
Rappelons que la police française n'est pas en reste sur cette mission de formation : des instructeurs du SPHP (service de protection des hautes personnalistés) et du RAID viennent d'achever la formation de la garde présidentielle afghane.
(1) Certains y verront un juste retour : les gendarmes avaient acculturé l'armée de Terre à la gestion de foules, capacité qui s'était avérée fort utile au Kosovo et en Côte d'Ivoire.
CE TEXTE NE PEUT PAS ETRE COPIE SANS CONSENTEMENT DE L'AUTEUR.