dimanche 25 juillet 2010

AQMI dit avoir exécuté son otage (actualisé-1)

A quelques heures de la fin de l'ultimatum d'AQMI sur la vie de Michel Germaneau, les nouvelles s'accumulent pour converger vers une issue fatale. Le dernier élément en date est une revendication sonore du groupe terroriste, dans lequel leur chef revendique la mort de l'otage français. Abdel Wadoud explique que le Français a été exécuté, samedi, en représailles de la mort de six terroristes, lors d'un raid, jeudi matin, au nord-Mali. Ce faisant, il n'apporte pas la preuve de la mort de cet ingénieur, qui oeuvrait dans l'humanitaire : l'homme, âgé de 78 ans, souffrait de problèmes cardiaques, et n'avait pas pu recevoir ses médicaments depuis plusieurs semaines.
Les autorités françaises n'ont pas reçu de preuve de vie depuis plusieurs semaines, également.
Aucun ministère, ni l'Elysée n'ont confirmé cette nouvelle. L'exécutif a seulement annoncé le tenue d'un conseil de défense, demain. On ignore si le ministre de la Défense, parti vendredi en tournée au Vietnam (du 24 au 27 juillet) et en Indonésie (28 juillet), a changé son emploi du temps pour y assister.
La tenue de conseils de défense est rarement évoquée à l'avance, et il est encore plus rare qu'on évoque les noms de ceux qui y participent. Cependant, les principaux responsables intéressés, du CEMA au chef d'état-major particulier du président, le général Benoît Puga devraient vraisemblablement y assister. Ce dernier a sans aucun doute joué un grand rôle dans la gestion de cette crise sahélienne, en grand connaisseur de l'Afrique, ancien patron du renseignement militaire, et... ancien général commandant le COS (commandant des opérations spéciales). Présent le 13 juillet à l'hôtel de Brienne pour la réception en l'honneur des défilants, il s'était éclipsé avec le ministre de la Défense et le CEMA, pour rallier l'Elysée, où se déroulait une réunion en rapport avec les affaires d'otages. Le lendemain, le président recevait son homologue mauritanien, avant le défilé de la fête nationale.
A ce stade, il ne faut rien exclure, y compris sur le territoire national, AQMI faisant également partie des groupes terroristes qui ciblent régulièrement la France dans des communiqués. Plusieurs alertes ont été, ces dernières années, diffusées par la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur, qui a remplacé DCRG et DST). La structure qui l'a précédée, le groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) avait elle aussi alarmé les "services", à plusieurs reprises.
Entre autres mesures, un renforcement de la posture de sécurité de nos ambassades, postes et bases en Afrique, particulièrement en Afrique de l'ouest semble évidente.
Au Liban, en Afghanistan, en Irak, au large de la Somalie, la France a toujours récupéré ses otages indemnes, par la négociation ou par la force. Les deux -rares- contre-exemples sont le chercheur du CNRS Michel Seurat, exécuté par le Hezbollah au Liban en 1986, et le skipper de la Tanit, tué le 10 avril 2009 lors de la reprise du voilier par les commandos marine.
Ces dernières heures, l'ancien otage d'AQMI Pierre Camatte évoquait auprès de plusieurs confrères les risques, pour Michel Germaneau, de périr lors d'une tentative de libération, des géôliers étant systématiquement affectés à la garde des prisonniers, en cas d'alerte.