"Qui se ressemble s'assemble". L'adage prend une fois de plus de l'épaisseur avec les affirmations d'Hervé Morin, face aux députés de la commission de défense, d'un projet de resserrement des liens franco-britanniques. Plus la reconnaissance d'un aveu de manque de finances publiques, des deux côtés de la Manche, qu'une véritable attirance nourrie d'actions proactives. Hervé Morin l'affirme, un "audit" profond des possibilités de coopérations et mutualisations possibles doit être rendu, côté français, fin juillet. Sans exclure des possibilités "d'interdépendances". "Nous confronterons nos copies en novembre", poursuit le ministre, sans exclure "des coopérations même sur des sujets très confidentiels". Comprendre, vraisemblablement, sur les sujets nucléaires, un serpent de mer qui repose sur d'anciens projets de zones de patrouilles pour nos SNLE. Qui peut le plus peut le moins : des coopérations opérationnelles pourraient donc voir le jour, particulièrement sur le dossier très tendu, côté français, des ravitailleurs en vol.
Depuis le succès des coopérations représentées par le programme Jaguar, en 1965, et trois programmes d'hélicoptères (Lynx, Puma, Gazelle) en 1967, les coopérations franco-britanniques n'ont pas été toujours un long fleuve tranquille (1). On se souvient du cauchemar qu'ont représenté les frégates Horizon, du douloureux dossier des porte-avions, qui n'a finalement pas débouché.
Un retour de la coopération franco-britannique plus que symbolique, 70 ans après une année 1940 qui vit Churchill proposer à Reynaud de faire de la France et la Grande-Bretagne qu'un seul et même pays.
(1) Actuellement, la seule coopération porte sur le missile antinavire léger, portée par MBDA.