Sauf ultime opération de dernière minute taillée pour lui, le système de drones CL-289 quittera le 61e RA de Chaumont dans quelques semaines, comme ce blog vous l'expliquait, ici. Jusqu'au bout, le "289" n'en a fait qu'à sa tête, accomplissant neuf missions, sur huit prévues, lors de sa dernière campagne au-dessus du Larzac, il y a quelques semaines.
La 1ère batterie, qui était la dernière du régiment à déployer ce système migre sur SDTI, système qu'elle mettra d'ailleurs en oeuvre -pour la première fois- en Afghanistan, dans quelques mois.
Rappelons que le CL-289 n'est pas, à l'origine un drone tactique taillé pour les missions du 21e siècle. Initialement, sa seule et unique mission était d'éclairer les batteries de tir (nucléaires) Pluton et Hadès. A la disparition de ces derniers -le Hadès n'eut même pas le temps d'entrer en service-, le "289" fut déployé en Bosnie, au Kosovo, et encore en 2008, au Tchad, dans le cadre de l'Eufor. Il aura donc survécu deux décennies à ce missile mort-né s'avérant utile au final, mais avec un mode opératoire contraint et une empreinte logistique relativement lourde.
La disparition du "Piver" et de ses quelques dizaines de vecteurs est cependant problématique, puisqu'elle n'est pas compensée par l'arrivée d'un nouveau drone.
Le parc drones de l'armée de terre repose donc sur une vingtaine de SDTI, mise à mal par une utilisation (non prévue à l'origine) en opérations extérieures, en Afghanistan depuis bientôt près de deux ans.
Tout calendrier évoquant la relève est, par les temps budgétaires actuels, un exercice particulièrement risqué. Si on y ajoute la lune de miel que la France et la Grande-Bretagne veulent initier, en matière de défense, des surprises sont peut-être à attendre...