Les sites internet des régiments, bases et autres sites de la Défense, bref ceux qu'on qualifie souvent de "sites secondaires" ont 18 mois pour migrer sur le nouveau site internet de la Défense satellisé hier (1). Par nature "instables" parce qu'ils reposent très souvent sur la bonne volonté d'un seul humain, ces sites constituent une authentique "peau de léopard" dit-on à Paris.
Certains régiments disposent d'un site, d'autres pas, faute de moyens humains, ou de la difficulté à suivre les évolutions récurrentes de la charge graphique. Certains régiments sont sur le site internet officiel du ministère, d'autres alimentent des sites qualifiés invariablement d'officiels ou non officiels, sans lien avec www.defense.gouv.fr.
La ressource humaine semble bien être au coeur du problème, alors même que déjà, la filière com est régulièrement dégraissée, depuis plusieurs années, et que des situations très disparates survivent.
Les bases aériennes, par exemple, peuvent disposer d'effectifs très importants, rapportés à l'effectif qu'elles hébergent. Certains régiments de l'armée de terre disposent d'un effectif squelettique (1/0/0), certains régiments, comme ceux de soutien n'ont tout simplement pas d'officier communication.
En fait, le problème est bien un problème de priorités du niveau central, la politique du rayonnement internet n'ayant (étonnamment) pas passionné grand'monde jusqu'à maintenant dans les armées : le papier ayant ce caractère fascinant, au point que chacun doive avoir son propre magazine. Un peu de benchmarking outre-Manche ne serait pas totalement inutile pour bien discerner quelques tendances. Epargner quelques forêts, c'est aussi protéger l'Environnement, sujet, qui je le sais, passionne de plus en plus de monde au ministère.
Internet ayant des capacités de toucher bien plus de monde -je suis le premier à m'en rendre compte avec ce blog-, avec des possibilités d'instantanéité, de diversifications de contenus -les images qui bougent ont aussi un caractère fascinant dans les hautes sphères-, on voit mal comment les armées pourraient rester à l'écart du mouvement.
La nouvelle formule du site comprend une boîte à outils pour aider les personnels isolés géographiquement.
Un simple passage sur le site du ministère vous convaincra de cette volonté "d'occuper la fréquence" comme on dit. Jusques et y compris en confectionnant un fil regroupant les productions qualifiées abusivement d'actu -le projet d'acheter à l'AFP des contenus à été abandonné-. Reste à savoir quel enthousiasme suscitera ce site chez le millier de communiquants recensés (2) premiers concernés pour alimenter le site. Ceci, alors même que les délais de validation, notoirement longs, risquent de gripper cette stratégie du direct. Surtout pendant l'été, connu pour produire essentiellement des mauvaises nouvelles, qu'elles viennent du budget ou des théâtres extérieurs.
(1) sur le conseil de Prosodie, la DICOD a préféré avancer de deux jours la mise sur orbite, le temps de débuguer la nouvelle formule, avant le temps fort du 14-juillet.
(2) le "coeur du coeur" ne ferait que 400 personnes.