Plusieurs proches collaborateurs du président ont vraisemblablement été au coeur de la traque des ravisseurs de Michel Germaneau, ces derniers mois, et s'avèreront d'autant plus incontournables, dans les semaines et mois à venir. Ce travail en petit comité est nécessaire aux opérations contre-terroristes, qui ne souffrent pas les révélations d'antichambre pouvant contrecarrer les opérations de terrain.
Claude Guéant, 65 ans, est habitué de ce travail de war rooms restreintes, effectué dans la discrétion. Cet homme de confiance, qui fut directeur général de la police nationale (DGPN, de 1994 à 1998) a accompagné le président de la République ces dix dernières années, particulièrement place Beauvau : il est aujourd'hui le secrétaire général de l'Elysée. En 2002-2003, Claude Guéant supervise personnellement la traque d'Yvan Colonna, réalisée avec les seuls services du RAID, ou celle du fantomatique groupe AZF. Son engagement personnel et sa puissance de travail confortent alors le président dans le fait que ce précieux collaborateur est incontournable. Quand Nicolas Sarkozy est élu président, il appelle donc ce fidèle parmi les fidèles auprès de lui et lui confie le poste stratégique de secrétaire général de l'Elysée.
Le général Benoît Puga, 57 ans, est le chef de l'état-major particulier de la présidence (CEMP). Légionnaire emblématique, il ne figurait pourtant pas en tête des candidats pour le poste. Son succès final serait dû autant à son culot qu'à l'excellent contact passé avec Nicolas Sarkozy, lors de leur premier contact (1). Benoît Puga est réputé avoir avec lui la baraka -il fut engagé à Kolwezi comme lieutenant quelques semaines après être arrivé au 2e REP-, et sa carrière est un condensé des opex de l'armée française. Par delà son excellente connaissance de l'Afrique, ses derniers postes le rendent essentiel, pour ne pas dire incontournable dans la problématique actuelle : il fut, entre autres, patron du commandement des opérations spéciales (COS) -c'est lui qui mena l'opération de sauvetage à Birao, en 2007-. Il était sous-chef "ops" à l'EMA au moment où la France a amplifié son dispositif en Afghanistan -et lors de l'embuscade d'Uzbeen-. Il est enfin nommé directeur du renseignement militaire (DRM), avant de rallier l'Elysée. Présent à la garden party du ministère de la Défense, le 13 juillet au soir, il s'échappe furtivement avec le CEMA et Hervé Morin, pour rallier l'Elysée et discuter des affaires d'otages. On le saura le lendemain, cette réunion a, entre autres, préparé la rencontre du 14 juillet entre le président et son homologue mauritanien. Hervé Morin l'a, de plus, confirmé à plusieurs journalistes, samedi après-midi.
Incontournable, aussi, l'actuel CEMA était déjà CEMP -nommé en 2006- quand Nicolas Sarkozy est arrivé à l'Elysée. Au coeur de la gestion impeccable de trois prises d'otages successives au large de la Somalie (2), l'amiral Edouard Guillaud aura imposé ses résultats.
Ces jours derniers, c'est cette fois trois prises d'otages que ces collaborateurs du président devaient simultanément gérer, dans autant de zones différentes qu'au Sahel, en Afghanistan et en Somalie.
(1) C'est évidemment un pur hasard, mais ces deux hommes ont en commun, avec le président, d'être nés au mois de janvier : Claude Guéant le 17, le président le 28, et Benoit Puga, de deux ans son aîné, le 30.
(2) au point de figurer sur l'estrade lors du point presse à l'Elysée, à côté du CEMA de l'époque, après la libération des otages du Ponant.