Le rôle 3 de KAIA aura accueilli en 2009 autant de blessés français qu'en 2008. C'est le patron du service de santé des armées (SSA), le médecin général Gérard Nédellec, qui l'a affirmé récemment aux députés de la commission de Défense. Plus loin, la même source évoque le nombre de patients accueillis au rôle 3 avant leur évacuation en métropole, qui s'établit à près de 200. Ce chiffre ne comprend pas forcément que des blessés. Rappelons cependant aussi que tous les blessés du théâtre ne sont pas évacués des zones de combat vers le rôle 3 : ils peuvent être remis sur pieds dans les rôle 1 hébergés sur les FOB (voire à Bagram, chez les Américains), selon la nature de leurs blessures.
Depuis l'embuscade d'Uzbeen, le dispositif médical en Afghanistan a été progressivement renforcé, avec la mise en place de postes de secours mobiles (PSM) supplémentaires au sein des GTIA, renforçant encore la notion de "médicalisation de l'avant".
D'ailleurs, le ratio de personnels médicaux en Afghanistan s'établit à 6%, contre 4% en moyenne sur les autres théâtres.
Selon le MG Nédellec, 1.347 personnels du SSA ont été déployés sur les théâtres en 2009, représentant, en instantané, 42 postes médicaux, 4 équipes Medevac armant les hélicoptères de manoeuvre, et deux équipes chirurgicales.
L'année 2009 aura vu 63 évacuations médicales stratégiques des différents théâtres : autant qu'en 2008, malgré deux évacuations Morphée (22 blessés en 2 vols de C-135FR) suite aux violences urbaines au Kosovo et à l'embuscade d'Uzbeen. Ce qui confirme bien la nette multiplication des affrontements en Afghanistan en 2009. L'EMA évoquait, début juillet, sur la base de chiffres déjà anciens, une cinquantaine de blessés rapatriés, rien que d'Afghanistan, en 2010. Chacune de ces évacuations nécessite, rappelons-le, un Falcon (les mêmes que ceux empruntés par les membres du gouvernement), un médecin, un réanimateur, et une convoyeuse.
796 rapatriements sanitaires (RAPATSAN), tous théâtres confondus, sont également intervenus en 2009.
Le tout représentant une moyenne de deux RAPATSAN par jour, et une évacuation stratégique par semaine.
Une cadence qu'il faudra tenir, en 2010, et après, en termes de ressource humaine et d'aéronefs. Particulièrement alors que la flotte de Falcon va se réduire, avec le départ programmé des Falcon 50 dans l'aéronavale, et le non-remplacement, dans l'immédiat, en tout cas, des Falcon 900, annoncé par Hervé Morin, début juillet, aux députés de la commission de Défense.