Le Puma "Bravo Hotel" de l'ETOM lors d'un transport tactique de légionnaires, au printemps (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Depuis le 25 juillet, c'est un lieutenant-colonel féminin de 44 ans au palmarès plutôt riche -4.500 heures de vol, 70 missions de guerre et, sauf erreur, quelques sauvetages- qui commande l'escadron de transport outremer (ETOM) 88 "Larzac" basé à Djibouti.Le Lcl Isabelle Guyader est aussi, incidemment, la première femme à commander une unité opérationnelle navigante (1). Elle est aussi, du fait de son ancienneté, la pilote ayant le grade le plus élevé, et la première à atteindre le grade de lieutenant-colonel (2).
Jusqu'alors, deux femmes -des colonels- avaient commandé des bases aériennes. Et une femme avait été général, dans l'armée de l'Air.
Cet officier fut une des premières femmes pilotes d'hélicoptères, brevetée en 1989, et fit sa progression sur Puma, à Cazaux, passant tous les stades opérationnels, jusqu'à obtenir toutes les qualifications possibles, à l'EH 1.67 "Pyrénées". Elle a notamment été déployée en Macédoine, pendant le conflit du Kosovo.
Elle a aussi servi au sein de deux autres ETOM, en Guyane et en Polynésie. Elle a enfin oeuvré dans la formation des pilotes, au centre d'instruction des équipages d'hélicoptères (CIEH) de Francazal.
L'ETOM 88 compte en permanence un Transall, deux Puma SAR et un Fennec. Le positionnement de cet escadron à Djibouti le rend incontournable pour bien des missions, qu'ils s'agisse de tarponner des commandos marine en mer (cf Le Ponant), d'extraire des blessés en Somalie, ou de faire de la tactique avec les marsouins du 5e RIAOM et les légionnaires de la 13e DBLE.
(1) la marine avait confié le plot CSAR embarqué (trois Super Frelon de la 33F), pendant le Kosovo, en 1998-1999, à un capitaine de corvette féminin. Et récemment, le détachement chasse, au Tchad, était confié à un pilote féminin. Cependant, c'est bien l'ALAT qui fut la plus moderne, donnant son détachement des opérations spéciales à un colonel féminin (2002-2004).
(2) Viriginie Guyot, passée commandant avant de rejoindre la patrouille de France, devrait être, logiquement, la deuxième. Deux autres pilotes, l'une sur Caracal, l'autre sur Mirage F1CR, sont également sur la même trajectoire. Ces trois jeunes femmes sont des "directes", c'est-à-dire qu'elle sont brevetées de l'école de l'Air.