Avant de s'attirer les foudres du président de la République, Alain Joyandet, qui démissionne ce soir du gouvernement, s'était attiré celles d'Hervé Morin, au moment de la réforme de la carte militaire. Il avait affirmé, sans doute un peu fort, que la base aérienne de Luxeuil devait sa survie à son action propre dans les cercles parisiens. Renvoyé par les montagnes, l'écho de ces affirmations était resté en travers de plusieurs gorges, notamment à Brienne.
Base aérienne accueillant alors deux escadrons des forces aériennes stratégiques (1.4 Dauphiné et 2.4 La Fayette), la BA116 était alors promise à disparition. Un lobbying efficace, assez proche de celui qui avait sauvé la base aérienne 102 de Dijon, avait donc sauvé Luxeuil de la fermeture, logique par ailleurs.
Mais la conjoncture a un peu changé, en deux ans. De nouveaux efforts vont être demandés aux armées, et le maintien d'une base pour des raisons d'aménagement politique du territoire n'aura cette fois aucune chance de passer sans faire hurler.
Surtout si, comme on peut le concevoir, le format de l'armée de l'air, humain et quantitatif -nombre de chasseurs- devait être singulièrement rabioté.
L'une de façons de le faire, dans le respect de la logique, serait de replacer ailleurs (Orange, Mont-de-Marsan) les chasseurs Mirage 2000-5 du 1.2 Cigognes actuellement à Dijon et promis en 2011 à Luxeuil. D'autant que même avec ce renfort, la BA116 serait sous-critique, et n'accueillerait pas assez d'avions pour justifier son exsitence. La norme future moyenne est à deux escadrons de 25 chasseurs chacun.
Luxeuil est actuellement prévue comme deuxième base de déploiement nucléaire, à l'issue de la dissolution du 2.4 La Fayette, dont les traditions doivent être reprises à Istres. Cette dissolution doit intervenir à l'été 2011. Actuellement, la mise aux normes des installations, pour accueillir l'ASMP-A n'a pas commencé : tout un symbole...