Le Monde consacre aujourd'hui une double page et un éditorial à l'Afghanistan : un tableau, comme le pays, plutôt sombre. Tout comme les rares portes de sortie possibles.
Le quotidien du soir fait notamment le constat de la réintroduction du Pakistan dans le jeu afghan, et le jeu du toujours ambivalent Hamid Karzaï.
Sur trois colonnes, on aussi trouve une intéressante et courageuse interview du patron du CID, le général Vincent Desportes. Sans trop de détours, le général, interviewé avant-hier par Nathalie Guibert évoque l'affaire Mc Chrystal, les contradictions actuelles de la stratégie US et constate : "on ne peut pas faire la guerre contre le moral des soldats". Plus loin : "tout se passe comme si le président (Obama) n'était pas très sûr de ses choix". Puis, parlant des renforts : "tout le monde savait que ce devait être zéro ou 100.000 de plus. On ne fait pas des demi-guerres". Enfin, la reconnaissance d'un simple état de fait : "c'est une guerre américaine. Quand vous êtes actionnaire à 1%, vous n'avez pas la parole. Il n'y a pas de voix stratégique des alliés".
Des évidences, pour certaines écrites sur ce blog, mais qui clamées par un général, qui jouit d'une forte aura dans les états-majors parisiens de surcroît, aura évidemment une portée importante. Aux Etats-Unis, un général aurait été démis pour ces propos. Reste à voir comment ceux-ci vont -ou non- passer. Notamment à l'EMA.