Les pirates qui retiennent l'Alakkrana, un thonier basque espagnol, menacent désormais de tuer leurs otages, s'ils n'ont pas gain de cause dans les prochaines 24 heures. Ils réclamment pour cela 3 millions de dollars, et la libération de deux pirates retenus dans les geôles espagnols. Sous peine de faire trois victimes chez leurs otages, pour commencer.
Un changement d'orientation qui risque de durcir encore la situation dans la zone. Et qui rend d'autant plus impérative la protection des navires français croisant dans la zone, notamment les thoniers, déjà protégés par les EPE (équipes de protection embarquées), mais aussi tous les autres. L'internement en France de pirates risquant d'encore radicaliser les revendications de leurs confrères, en Somalie. Tout comme les trois opérations de libération d'otages menées par nos commandos, et les cinq échecs en trois semaines que viennent de connaître les pirates, contre nos thoniers.
Le + du Mamouth :
Tenir la périphérie -la haute mer- est aujourd'hui la seule mesure crédible possible, aucun militaire raisonnable n'ayant l'envie d'aller faire le coup de poing en Somalie-même. Une stratégie, très diffuse en France, qui met en avant notre marine dans ses différentes composantes -flotte de surface et sous la surface, patmar, fusiliers- mais qui risque, au fil des années, de révéler les effets des réductions récentes. C'est ainsi, aussi, qu'il faut décoder le panachage des spécialités au sein des EPE : la marine a bien compris qu'il faudrait faire durer la ressource.
L'autre + du Mamouth :
Comme annoncé sur ce blog il y a peu, les EPE se musclent encore, en matériel et en effectifs, afin de compléter leur cuirasse, face à des pirates de plus en plus inspirés. C'est, entre autres, un des effets de la visite d'Hervé Morin à Orthongel, mi-octobre : le ministre avait notamment noté, en demandant qu'on les règle très rapidement, quelques carences. Pour une fois, il ne s'agissait pas de rumeurs.