Le gouvernement britannique est engagé dans sa revue de l'outil de défense, et le Sunday Times évoque un scénario apocalyptique pour la Royal Air Force, qui pourrait perdre 10.000 militaires, pour n'en garder que 31.000 au terme des cinq années à venir (1). Cinq bases aériennes vont aussi trépasser sous la hache des budgétaristes dans les dix ans, pour n'en laisser que quatorze. Et la plupart des Harrier (basés à Cottesmore et Wittering) et Tornado, conçus à la fin des années 60 et rétrofités seraient également sortis du service actif. Ceci alors qu'on sait déjà que la RAF a fortement réduit ses ambitions en matière de commandes de Typhoon, son chasseur dernier-né, qui attend toujours l'onction de l'Afghanistan.
A plus court terme encore, la RAF pourrait garder au sol ses Nimord MR2 et ses Puma jusqu'au mois d'avril prochain pour pouvoir régler les factures de l'année ! Quatre de ses sept E-3D Awacs pourraient aussi être placés sous cocon.
Le + du Mamouth :
Ce coup de massue est la conséquence d'une liste interminable de causes, de la récession, à la dérive de coûts et délais enregistrés dans tous les programmes majeurs (Nimrod, Typhoon, JSF, Chinnok HC3, A400M) qui font les délices des élus et journalistes, outre-Manche. Ceci, évidemment, sans compter que le RAF est en guerre en Irak depuis 2003 et en Afghanistan depuis 2006. Ceci a un coût, devenu tout simplement insupportable puisque des aéronefs (un Harrier, un Nimrod MR2, trois Chinook, deux Tornado, un Reaper) ont été perdus ou très fortement accidentés, rien qu'en Afghanistan, et que le MCO a explosé d'autant. Alors même que les UOR (urgences opérations) et les externalisations ont aussi plombé la marge de manoeuvre budgétaire. Autant de menaces, dans des proportions différentes, évidemment, qui menacent aussi notre propre armée de l'Air comme le rappelait récemment le rapporteur Air Jean-Claude Viollet.
De quoi, peut-être, encore rapprocher les deux armées de l'Air, seulement séparées, désormais, par la... Manche. Des initiatives devraient déboucher, pour gérer le gouffre de l'A400M et, il ne faut plus l'exclure, le sous-équipement chronique en matière de drones.
(1) dans le même intervalle, l'armée de l'Air ferme encore plus de bases (Taverny, Metz, Brétigny, Reims, Colmar, Cambrai, Francazal) et perd 24% de ses effectifs.