Il y a un lien entre le rapt de deux journalistes français (1) et la fin des « embeds » en Kapisa et Surobi (http://lemamouth.blogspot.com/2010/01/larmee-francaise-suspend-ses-embeds-en.html), deux zones placées, comme la totalité de la Brigade La Fayette, en zone américaine. Où l’état-major américain du RC-East donne les ordres (2). Il y a un lien, évident, mais est-ce celui avancé (moins de journalistes = moins de maux de tête). Pourrait-il, par exemple, y avoir un lien avec le fait que depuis le 30 janvier, les forces américaines ont dû, elles aussi, détourner d’importants moyens pour retrouver les deux reporters de France 3 ? De quoi fâcher un peu encore plus contre ces « bloody Frenchies ». Et encore plus, puisque les forces américaines, apparemment très remontées, avaient refusé de recevoir et d'embedder l’équipe de France 3, sans justification, lors de leur séjour en Kapisa. Les mêmes qu’on leur demande de retrouver aujourd’hui.
On comprend mal que les forces américaines, qui doivent actuellement susciter la sympathie des citoyens Français pour leur faire accepter de nouveaux renforts en Afghanistan aient refusé l’audience d’une chaîne nationale française. Sans raison.
L’équipe de France 3 a-t-elle payé les pots cassés pour l’équipe qui l’a précédée (cela arrive tout le temps dans notre métier), ou sur des griefs précis ? L’armée américaine est connue pour avoir des idées très précises des journalistes qu’elle reçoit, comme l’avait révélé cet été… Stars & Stripes, le propre journal du Pentagone, en soulevant le fait que l’armée US fichait les journalistes et leur attribuait des notes (http://lemamouth.blogspot.com/2009/08/larmee-fiche-les-journalistes.html). Tricardisant, au besoin, ceux qui ne lui convenaient pas.
Vilaine Pratique anti-démocratique qui évidemment, n’existe pas chez nous, où on n'a-pas-peur-des-journalistes. Même pas peur. Officiellement, l'armée US a dit abandonner cette façon de faire, après la polémique estivale. Pour rationnaliser à l'extrême, elle avait même pris le soin d'externaliser le processus, confié à une société privée...
Il reste évident, cependant, que les efforts engagés, notamment les fouilles de véhicules, braquent les civils afghans un peu plus contre nous. Et que focalisés sur des axes, ces efforts se font au détriment d’actions prévues dans des zones qui en auraient bien besoin : le fonds de la vallée d’Alassay par exemple.
(1) Le Point révélait hier que Nicolas Sarkozy a reçu en personne les familles de nos deux confrères, vendredi, à 14 heures.
(2) Preuve en est que là où ils ne donnent pas d’ordres, il est encore possible à un journaliste français de mettre les pieds : l’hôpital de KAIA, la TF Mousquetaire, le mess de Warehouse, l'ambassade de France…