La présentation du dispositif OMLT français, ce matin, a levé le voile sur une évidence qui n'avait pas vraiment été soulignée, jusqu'à maintenant : les régiments qui fournissent les OMLT doivent en fait prévoir également la formation des effectifs envoyés en remplacement, en cas de maladie grave, de blessures demandant rapatriement, et évidemment, de pertes au combat.
Ce blog a rappelé à plusieurs reprises le prix payé par les OMLT en Afghanistan. Rien que sur le mandat présenté, onze personnels avaient été blessés (dont sept ont dû être rapatriés). Et un douzième s'était tué en manipulant son arme de service. Autant de personnels, parfois aux compétences pointues, qu'il faut pouvoir remplacer au pied levé. Selon le type d'OMLT (infanterie, appui ou soutien), il faut prévoir à l'avance plus ou moins de monde. Au minimum, il faut compter l'équivalent d'un à trois coys (le coy étant à 6).
On le comprend, cette thématique devient encore plus aigüe avec ce mandat-ci, qui a perdu trois militaires en trois jours.
L'autre + du Mamouth :
"Indispensable !" La réponse du patron des OMLT est sortie tout de suite, quand je lui ai demandé ce qu'il pensait du sas de Chypre. L'évidence, pour des personnels qui ont vécu dans des conditions particulièrement précaires, dans une ambiance de guerre permanente, dans des COP voire des nid d'aigle perchés sur un piton. Seule l'interdiction de l'EMA de reproduire les photos présentées ce matin vous empêchera de vous faire une idée précise de la précarité et de l'isolement des lieux. Ajoutons à celà les particularismes locaux de la vie du soldat afghan en campagne, sur lesquels il faut prudement détourner les yeux, et on comprend que nos OMLT ont vraiment besoin de ces 48 h chypriotes pour atterrir.