Un bout de voile est levé sur les méthodes de la DGSE pour attirer à elle les têtes bien remplies sortant du secteur universitaire. C'est une question du député Eric Raoult, précisément sur ces méthodes, qui a trouvé réponse le 5 janvier dernier. On notera, entre autres, la soixantaine de stagiaires accueillis cette année, dont plus de la moitié resteront à faire des brasses. Et la parution, au premier semestre, des thèmes du concours des délégués, au JO. Le recours au monde universitaire a longtemps, semble-t-il été laissé de côté, et comme l'armée elle-même commence à s'en rendre compte, le système conventionnel d'enseignement peut aussi produire ses propres perles. En dehors, évidemment, des productions issues de grandes écoles (Sciences-Po, etc).
Voici donc le texte intégral de la réponse du ministère (c'est moi qui souligne en gras), chaque bout de phrase recelant un bout d'info.
"Afin de permettre le recrutement du personnel dont elle a besoin, la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) mène des campagnes de communication généralistes ou spécifiques qui, bien que discrètes, se révèlent particulièrement efficaces. Des campagnes d’information sont réalisées par le cabinet du directeur général de la sécurité extérieure dans bon nombre d’universités françaises afin de susciter les candidatures aux différents concours de la DGSE, en particulier celui de délégué (corps de fonctionnaires de catégorie A). Des représentants de la DGSE se rendent également chaque année au sein de certaines écoles d’ingénieurs et universités, pour présenter ce service de renseignement extérieur du gouvernement français et proposer aux étudiants de dernière année des stages de fin d’études dans des domaines pour lesquels la DGSE a des besoins de compétences (traitement du signal, électronique, imagerie…). Au cours de l’année scolaire 2008-2009, cette démarche a concerné quinze écoles. Dix écoles ont par ailleurs fait l’objet de prospections par courriers. Au final, 60 élèves de dernière année ont effectué leur stage à la DGSE, dont 35 devraient être recrutés par la direction dans les mois prochains. Cette campagne de communication menée en 2009 a été relayée par le site de la DGSE sur le portail internet du ministère de la défense. Par ailleurs, dans le courant du mois de juin dernier, la DGSE a fait paraître une annonce dans deux magazines de presse écrite consacrés l’un à l’informatique, l’autre aux technologies. Ces campagnes de presse ciblées visent à obtenir des candidatures d’ingénieurs expérimentés dans les domaines informatiques et télécommunications (une centaine est actuellement en cours de traitement), en sus des sources habituelles de recrutement de militaires issus de filières techniques. En parallèle, la DGSE fait appel à des cabinets de recrutement, l’un d’eux ayant notamment travaillé sur la dernière campagne de presse. En outre, plusieurs reportages réalisés ces dernières années, notamment dans le cadre d’émissions télévisées, qui ont montré la diversité des missions de la DGSE, ont à chaque fois été suivis d’un nombre important de candidatures spontanées. Enfin, parmi les orientations du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale définies pour la fonction stratégique « connaissance et anticipation », figure l’ouverture des recrutements de la DGSE au-delà du périmètre de prospection habituel. Cet objectif trouvera sa première concrétisation avec la publication des concours de recrutement de la DGSE au Journal officiel de la République française (JORF). L’avis d’ouverture et l’arrêté fixant le programme des épreuves du concours de recrutement du corps des délégués de la DGSE au titre de l’année 2010 seront publiés au JORF dans le courant du premier semestre de cette année, le concours devant se dérouler au cours du second semestre. Cette démarche, qui a vocation à être étendue progressivement à l’ensemble des autres catégories, vient compléter les actions de communication et de partenariat déjà nouées avec les différentes institutions de formation, dans les domaines touchant tant à la géopolitique qu’aux technologies de pointe."
Le + du Mamouth :
Le nom de l'ancienne préfète de Bretagne et secrétaire générale du ministère de l'Intérieur, Bernadette Malgorn, a été un temps évoqué pour prendre la tête du renseignement français.