Après avoir rationalisé son renseignement intérieur, précédant en cela la Défense, l'Intérieur va-t-il aussi simplifier le paysage de sa chaîne d'intervention ? C'est, entre autres, une des questions soulevées par un audit du ministère, animé par le général Guy Parayre, ancien DGGN et Luc Presson, haut fonctionnaire place Beauvau. Il s'agit principalement d'évaluer l'existence de redondances, d'éventuelles rectifications de territoires -en termes de spécialités ou de géographie d'intervention- et, il ne faut pas totalement l'exclure, de soulever d'éventuelles lacunes capacitaires. Il y en a quelques unes.
La chaîne intervention comprend à la fois le GIGN, refondu en 2007 (plus de 400 membres) et la force d'intervention de la police nationale (FIPN), mise sur pied le 16 juillet dernier par Brice Hortefeux en personne. Qui l'a intronisée, très officiellement, ce 1er décembre, avec une partie de ses 500 membres.
Détail troublant, l'origine de l'audit remonte précisément à ce créneau (novembre-décembre), et pas à la création, cet été. La vague médiatique qui a accompagné la naissance de la FIPN a t-elle-déclenché l'ire des uns, provoquant l'audit de toute la famille ? On sait que déjà, à la naissance de la nouvelle force, la gendarmerie avait instamment souhaité que le terme de "prises d'otages massives" (PROM) n'apparaisse pas dans le champ lexical de la FIPN. De facto, on parla, le 1er décembre, de "prises d'otages complexes" (PROC).
Les deux auditeurs commencent juste leurs visites de terrain, après un passage à la direction centrale de la sécurité publique (DCSP) dont dépendent directement les GIPN. Ce lundi, ils étaient au RAID, mercredi au GIGN, et la semaine prochaine à la préfecture de Police, qui apporte à la FIPN sa brigade anticommandos (BAC) et une très large spectre d'appuis. Qui va du camion-pompe surpuissant au tracteur d'assaut, en passant par les hors-bord de la brigade fluviale et les EC145 de la base de Paris.
En tout état de cause, l'audit devrait déboucher au début du printemps.