L'actualité a toujours, logiquement, une forte prise sur les communicants, et ceux de l'armée de Terre n'y ont pas échappé, une nouvelle fois, ce mercredi. L'Afghanistan était déjà au menu de la convention des communicants 2009 (celle de l'après-Uzbeen), et sans surprise, s'est retrouvé au menu de l'édition 2010. L'armée de Terre devrait ainsi, dans un futur très proche, rationaliser ses efforts en direction de la presse. Suivant en cela les réserves récentes de la présidence, et la décision de suspension des embeds prises par l'EMA. Suite, évidemment, à la capture de deux journalistes de France 3.
En fonds de tableau figure une donnée déjà notée par ce blog : les cortèges incessants de délégations, dans lesquelles dominent les journalistes, dans les FOB afghanes. Le 3e RIMa par exemple n'a connu que 15 jours sans journalistes, dans un madat de 6 mois ! Il serait illusoire de croire que ces cortèges n'ont pas d'impact sur l'activité opérationelle. Et, c'est sans doute là que le système médiatique pêche, du fait de la faible production du même système. En clair, les journalistes passent, parfois longtemps, sans que cela se traduise parfois par beaucoup de reportages. Un autre problème déjà soulevé par ce blog. Au point que les journalistes étrangers, notamment afghans, sont en forte augmentation, en 2009.
Parfois même, le résultat n'est pas à la mesure des efforts engagés : on le sait, c'est un reproche récurrent nourri par la communauté militaire, à l'endroit des journalistes. Quelques exemples récents et à venir pourraient bien venir l'illustrer.
Légitimant, au final, une évolution des embeds.
Valoriser les journalistes spécialisés semble une évidence, même le Livre Blanc en parle (mais écrit en tout petit). Une piste qui me semble logique consisterait à faire participer les futurs embeddés à la mise en condition des personnels (MCP) avant d'aller couvrir les mêmes en opérations. Aujourd'hui, ces MCP ne rameutent pas grand'monde, pour ne pas dire personne.
Toute autre forme de discrimination semblant difficile à instaurer dans une culture démocratique comme la nôtre. L'accréditation défense, évoquée par certains, est tombée en totale désuétude, par exemple, et coûte d'ailleurs l'emploi d'un militaire à presque temps complet, ainsi que le prix de la carte plastifiée, et du timbre pour l'envoyer. Il y a trois ans, la DICOD a même songé à l'enterrer sans tambours ni trompettes. D'autant plus que quelques uns de ces accrédités ne sont même pas journalistes.
Comment traduire, en tout cas, l'intérêt d'un média sur un autre, pour l'armée, sans verser dans la note de gueule ou le pur blacklisting, une liste qui comme celle des promus, n'existe pas (1) ? Un débat cornélien, qui semble être d'ores et déjà tranché par la définition de cercles. Reste à savoir qui les définira.
(1) Pour éviter toute forme de controverse, et par souci de transparence, je signale que l'auteur de ce blog n'a pas vu la couleur de l'Afghanistan depuis le mois de novembre 2008.