On le voit, après quelques heures seulement, l'anarchie se répand dans l'île, avec le début des pillages, mais aussi la saturation de l'espace aérien, due autant à la taille réduite de la plateforme de Port-au-Prince que l'absence de coordination dans les vols. Une façon de désengorger consisterait à réguler les priorités, et à faire atterrir une partie du trafic à Saint-Domingue, pour autant qu'une logistique routière puisse acheminer fret et passagers.
La planification et la conduite d'opérations aériennes, c'est précisément une compétence qui pourait être offerte par la composante Air de la Nato Response force (NRF), qui n'a pas été activée. La même NRF peut apporter un spectre large d'effets, notamment et aussi dans le domaine maritime, comme le rappelait ce blog ce matin. Et ce, d'autant plus que le port de commerce ne semble pas, lui non plus, au mieux de sa forme (1).
Avec une aide qui sera ralentie par ces différentes goulots d'étranglement, avec un risque sanitaire évident, la résilience légendaire des Haïtiens risque d'être mise à mal. On n'est plus très loin, alors, d'un risque de généralisation des violences, comme Haïti l'a connu en 2004.
Autant d'éléments de décor qui font comprendre pourquoi nos compatriotes souhaitent au plus tôt retrouver une terre française sous leurs pieds. Plus que jamais, Martinique et Guadeloupe, nos deux portre-avions naturels, s'avèrent essentiels dans la géopolitique régionale.
(1) on se souviendra qu'au moment de Katrina, des plongeurs-démineurs de la Marine avaient oeuvré dans les zones littorales, pour mettre un peu d'ordre sous l'eau.