Les opérations des secours français devraient disposer d’une bulle de protection assurée par la gendarmerie. On évoque même, à Paris, le principe « d’équipes mixtes », inédites.
Le risque, à l'époque encore potentiel, de troubles et de violences était déjà le sens des premières projections de gendarmes dans les premières heures (36 gendarmes mobiles d'Antibes, 11 gendarmes de la Garde Républicaine), et évidement, du renforcement annoncé par le président lui-même (+55). Tous effectifs confondus, plus d’une centaine de gendarmes sont ou seront déployés en Haïti.
Il en faudra peut-être plus, si la situation venait à dégénérer, comme ces derniers jours en ont livré les prémisses. Plusieurs centaines de prisonniers se sont fait la belle, et la faim, le risque épidémique, l’absence de changement, accroissent les tensions. L'ambassade de France est un point de ralliement pour nos compatriotes, elle peut, potentiellement l'être aussi pour les excités. Le Quai d'Orsay ne semble pas avoir le moindre doute sur le sujet, demandant aux Français de quitter le pays.
Comme il ne faut jamais rien exclure, la présence d’un TCD, le Siroco, capable de recueillir jusqu’à 2.000 personnes, ne sera sans doute pas de trop, en cas de brusque montée des violences. Haïti hébergeait 1.450 Français avant le séisme. Au dernier décompte (hier), 239 Français, dont 42 blessés, avaient été rapatriés par VAM sur les Antilles. En contrepartie, on peut estimer à un demi-millier de franças injectés sur Haïti depuis le séisme, en comptant les militaires, les pompiers et équipes médicales civiles, les journalistes, les humanitaires.
Rappelons qu’en 2004, devant les émeutes et violences, la France avait déployé des forces spéciales (commandos marine, équipages ESH et EPIGN) qui avaient notamment secouru des occidentaux en péril, et évacué des ressortissants. L'EPIGN, aujourd'hui intégré au GIGN, avait ainsi et notamment sauvé des religieuses d'une mort quasi-certaine.
Post-Scriptum de dimanche, 12h48 :
L'agence Belga annonce que la Belgique a décidé samedi soir d'envoyer jusqu'à 36 militaires, des commandos des "forces spéciales" pour protéger l'équipe de secours (ou B-FAST) envoyée en Haïtin et l'ambassade.