C'est énorme et rarissime. L'ISAF Joint Command (IJC), chargé des opérations en Afghanistan, a reconnu, ce matin, s'être trompé, hier, en diffusant un communiqué évoquant la mort d'un soldat de l'ISAF -le capitaine de la 1ère BM, même s'il n'est pas nommé-, de suites de ses blessures. "Ce membre de l'ISAF a été blessé, et demeure en conditions critiques" écrivait ce matin l'IJC, sans plus d'explications sur son erreur d'hier. Cette erreur est étonnante, la production de l'IJC est par nature très exposée, donc très contrôlée (1). Un rectificatif un peu tardif (diffusé ce matin à 6h27...), et presque sans intérêt, puisque dans la presse, on ne fait jamais ou presque mention des rectificatifs.
L'erreur est humaine, mais elle l'est moins quand on parle de la vie et de la mort d'un homme. L'ISAF est en plus la première à donner des leçons sur les nécessaires vérifications que les journalistes doivent apporter à leurs papiers, et à menacer des pires tourments le journaliste qui se hasarderait à donner des informations sur les blessés : ce serait donc cocasse, si la vie d'un homme, et l'intérêt que sa famille peut y porter, n'était pas en question.
Cette erreur a entraîné dans son sillage celle de certains agenciers, et pas des moindres, avant de se reprendre, par des correctifs embarassés. Ce blog ayant fait le choix de croire la chaîne française : aucun de ses lecteurs ne s'en est plaint. En général, ce sont les communiqués des insurgés qui se chargent de braquer les journalistes contre la communication militaire française : hier, c'était le communiqué de l'ISAF.
Le + du Mamouth :
Comme c'est désormais l'ordre de séquence, c'est l'Elysée qui a communiqué la mort du sergent-chef Toinette. Hier soir, les médias audiovisuels ont traité l'attaque d'hier et la mort d'un soldat de façon très différenciée. Les chaînes d'infos continue (BFM TV, I-télé) avec un correspondant sur place, tout comme France 2, qui a logé le sujet en deuxième position de son jité. M6 a aiguisé ses télespectateurs avec un reportage "exclusif" réalisé "il y a quelques jours avec l'unité en question". Le sujet étant trop bref pour totalement s'en convaincre. TF1 avait courageusement hissé la mort d'un soldat français comme premier de ses titres. Etonnament, le sujet, le plus court du journal, a été expédié après un tunnel de quinze minutes.
(1) Même si les communiquants sont souvent coincés par la nécessité de communiquer sans tarder, surtout s'il y a des journalistes dans les parages, ou des communiqués insurgés dans le tube.