Les députés Christophe Guilloteau et Gilbert Le Bris (1) se sont prêtés ce matin à un exercice difficile : plaider pour une défense antimissile balistique (DAMB) dont personne ou presque, en France, ne veut entendre parler. Ce sera encore plus le cas, à la lecture du devis minimal : 2,5 MdEUR.
Devis minimaliste, pour le coup, les industriels parlant plutôt, entre eux, du double.
Pour les deux députés, la France n'y coupera pas, pourtant, il faudra verser à l'écot de la DAMB, que ce soit une solution purement américaine, otanienne, ou... européenne. Une réponse sera obligatoire au sommet OTAN de Lisbonne, en fin d'année, assurent-ils.
Les rapporteurs constatent également que la marine est plus ouverte aux thèses ADMB. L'expliquant par le fait que ces dernières ouvrent, évidemment, la possibilité de plots mobiles, et de démultiplier les zones couvertes. Comme une base française aux Emirats Arabes Unis, par exemple.
Cela présuppose évidemment des frégates en nombre suffisant. Ces dernières diposent déjà de briques intéressantes, comme le missile Aster. Le même que celui mis en oeuvre par l'armée de l'Air, moins sensible, estime les députés, à une évolution rapide de sa configuration vers une réelle ADMB.
Le + du Mamouth :
On peut comprendre que la marine souhaite ainsi valoriser ses frégates, alors qu'elle est déjà une pièce maîtresse de la dissuasion, avec 4 SNLE progressivement dotés des missiles neufs (M-51) et un porte-avions embarquant potentiellement le nouveau missile ASMP-A.
(1) Francis Hillmeyer a également contribué à ce rapport du cercle interparlementaire d'étude air-espace de défense, et d'études de naval de défense.