Il faudrait être sourd pour ne pas comprendre que l'A400M, si A400M il devait y avoir, va coûter beaucoup plus cher de prévu. Ceci, alors que les lignes budgétaires en matière de projection doivent aussi, actuellement, régler un surcroît de consommation d'An-124 lié à notre renforcement en Afghanistan (mais c'est pas le même compte va-t-on dire...).
A payer, aussi, des grandes visites de Transall non prévues à l'origine. Ainsi que l'achat de huit Casa, profitant, cela ne s'invente pas, au groupe à l'origine des retards de l'A400M. Et, si le marché Rafale brésilien aboutissait, nous avons aussi promis d'acheter des KC-390.
Pour compléter cet optimiste fond de tableau, rajoutons que l'on n'a toujours pas en vue de décision sur le contrat MRTT (pour remplacer, entre autres, les C-135FR à bout de souffle, en service depuis 1964 !), qui aurait dû être initié, en 2007, par un décision de lancement signé, in extremis, par MAM, avant de quitter Brienne. Si l'on en croit les auditions parlementaires, notamment celle du DGA, l'industrie a manqué une occasion quasi historique de décongeler ce dossier, en refusant de faire des efforts tarifaires (on parle bien du même industriel qui a réussi à cette spectaculaire réussite budgétaire qu'est l'A400M...). Deux queues blanches auraient pu, ainsi, soulager notre effort de projection, et constituer la tête de série.
Sur l'A400M, la France a déjà dit, pour sa part qu'elle ne réduirait pas la taille de sa flotte (50 avions), et qu'elle était prête à prendre à son compte une partie du surcroît de dépense. Réglé par le grand emprunt ? Ou par la congélation du deuxième porte-avions, ou d'une kyrielle de programme de cohérence, essentiels et déjà sacrifiés ?
Le rappel du Mamouth :
Puisqu'on est en début d'année, rappel des quelques autres sujets pénibles, sur lesquels on n'a pas pris non plus beaucoup d'avance : l'achat de missiles annoncés pourtant comme étant une urgence opération pour l'Afghanistan (1), et le lancement des futurs drones français, tactiques et MALE.
(1) c'est l'exposition des servants de Milan qui est mis en avant pour accélérer l'achat de ces postes de tirs. Aucune statistique de tir n'est disponible, mais on n'aurait tout simplement jamais tiré autant de ces missiles en opérations, depuis l'entrée en service de cet engin dans l'armée de Terre. Peut-être une exagération due à l'enthousiasme, en tout cas, l'engin sert, c'est indéniable.