Le surcoût lié à l'envoi de 150 gendarmes en Afghanistan était la seule question qui n'avait pas trouvé réponse, lors de la venue de Brice Hortefeux à Satory, la semaine dernière. La réponse, je l'ai finalement trouvée dans l'audition de... Brice Hortefeux à l'assemblée nationale, dans le cadre budgétaire. Ces surcoûts sont évalués à 15,2 millions d’euros en 2009 et 12,2 millions en 2010, précise le ministre de l'Intérieur.
Cela pose un double problème : la façon dont la facture va être réglée, puisque avant même ce déploiement afghan, l'engagement de gendarmes en opex (Côte d'Ivoire, Kosovo principalement) générait déjà entre 19 et 25 MEUR de surcoûts par an.
L'autre problème étant l'évaluation même de la facture, puisque les achats de systèmes de transmission, à eux seuls, ont généré près de 6 MEUR d'achats... initiaux : avec l'attrition, il faudra forcément injecter de l'argent frais. Il a fallu de surcroît acheter près de deux cents armes de tous calibres (G-36 KA3, HK417, minimi), régler la modernisation de 12 VAB (donnés par l'armée de Terre) effectués par la police, à Limoges, et habiller de pied en cap 150 gendarmes, avec casques tactiques, gilets spare-balles et petits équipement. Tout en louant, vraisemblablement, des 4x4 blindées (qu'on ne trouve qu'à prix d'or...).
Si l'on ajoute à tout cela les abondements de soldes lié à l'opex qui a commencé dès l'été pour la vingtaine de formateurs de l'ANCOP, on voit mal, faute de détails supplémentaires, comment la facture peut être aussi basse.
Fataliste, un gendarme commentait, la semaine dernière, désignant le matériel : "ce qu'on a fait là, c'est autant qu'on ne fera pas ailleurs..."