L'avion de patrouille maritime Atlantique 2 basé normalement à Dakar (Sénégal) a été engagé, en début d'après-midi, dans les opérations de recherches de l'Airbus A330 d'Air France (1). On ignore la zone de recherches précise qui lui a été affectée. A 16 heures, le ministère de la Défense a également fait état de l'envoi d'au moins deux appareils supplémentaires : un deuxième Atlantique 2, ainsi qu'un triréacteur Falcon 50M qui opèreront aussi vraisemblablement d'Afrique occidentale. Ces renforts seront opérationnels ce mardi matin.
Au moins un bâtiment de la Royale de type TCD, vraisemblablement en train d'effectuer son tour de Corymbe, dans le golfe de Guinée, va aussi rejoindre la zone estimée du crash. Son apport sera essentiel, pour recueillir d'éventuels survivants, mais encore plus évidemment, des pièces de l'Airbus. Les fonds étant ce qu'ils sont dans l'Atlantique, la mise à jour des boîtes noires semble d'ores et déjà difficile.
A plus de 60% du temps, la zone Antilles-Guyane dispose d'un avion patmar (ATL-2) ou surmar (Falcon), notamment pendant les périodes d'opérations antinarcos ou de lancement de fusée Ariane. Ce n'était apparemment pas le cas, si bien que les renforts arriveront sans doute de France : Lann-Bihoué ou Nîmes. Et il n'y aura pas de recherches menées depuis la zone Antilles-Guyane, trop éloignée.
Un ATL-2 peut tenir l'air entre 10 et 12 heures, surtout s'il vole sans armement. Dans ce type d'opérations de recherche, les aéronefs sont équipés de chaînes SAR, des conteneurs hébergeant un radeau de sauvetage, et des équipements de survie.
Les opérations de recherche sont menées sur la base de quadrillages méthodiques de l'océan.
Même si les espoirs sont particulièrement minces, il ne faut rien exclure a priori. Si des survivants étaient miraculeusement détectés, un ATL-2 est en mesure de larguer un pilote biplace opérationnel (PBO) par la rampe d'accès arrière. Un tel binôme comportant un commando marine et un médecin a déjà a été largué en opérations, pour rejoindre un sous-marin nucléaire.
S'il fallait injecter plus de personnel, il serait alors fait appel à un tarpon, un aérolargage en mer, sans recueil. Là encore, nos commandos marine figurent parmi les très rares au monde à pouvoir assurer ce type de mission.
Rappelons que l'ATL-2 de Dakar (comme un Fennec de l'armée de l'Air) sont basés au Sénégal dans le cadre d'un accord binational pour la couverture de la SAR OACI: rechercher et sauveter les éventuelles victimes de crash. Régulièrement aussi, cet appareil est engagé dans des missions de lutte contre le narcotrafic.
(1) 228 personnes, principalement des Brésiliens et des Français, se trouvaient à bord de cet avion.
Nos photos : un ATL-2, un des derniers produits (n°25) rencontrés à Djibouti pendant sa contribution à la lutte contre la piraterie, en novembre. Plus bas : un Falcon 50M de la flottille 24F larguant sa chaîne SAR. (crédits : JMT)