Répondant au grief qui lui est souvent fait de ne pas utiliser les forces spéciales, le général Jean-Louis Georgelin, CEMA a livré à un parterre de journalistes cette phrase étonnante, ce midi : "aucun CEMA n'a jamais utilisé les forces spéciales autant que moi" a-t-il assuré. Citant notamment l'opération "pour la reconquête de Birao" (mars 2007) et les trois opérations de libérations d'otages, au large de la Somalie. Le général Georgelin a aussi ajouté qu'il avait contribué, comme chef de l'état-major particulier de Jacques Chirac, à l'envoi des FS en Afghanistan en 2003, ce qui pouvait être "utile pour leur acclimatation et leur entraînement" à l'époque.
Mais, a-t-il ajouté aussitôt, et conformément à sa ligne de conduite habituelle, les FS doivent être employées pour ce qu'elles sont : des unités particulières agissant dans des cadres particuliers. Or, le CEMA ne discerne pas l'emploi raisonnable qui pourrait être celui des FS en Afghanistan. "Si à chaque bataillon je pouvais ajouter un détachement de forces spéciales, je le ferais mais je dois faire des choix".
Ce qui ne veut pas dire que des forces spéciales ne sont pas, ne seront pas, envoyées, de façon limitée, en Afghanistan. Mais seulement que l'EMA ne commente jamais les mouvements des unités de FS qui sont par nature furtives, et doivent le rester pour demeurer efficaces. Donc éviter d'opérer depuis un coumpound dûment identifié, comme ce fut le cas à Spin Boldak, entre 2003 et 2006.
Le CEMA a cependant goûté avec délectation, apparemment, le compliment qui lui a été fait par l'amiral Olson, le patron des FS américaines, lors d'un récent voyage aux Etats-Unis. L'amiral lui a ainsi affirmé qu'hormis les USA, trois pays comptaient en matière de FS : la France, et plus surprenant, la Pologne et la Norvège. Une liste qui ne comprend pas, de façon surprenante, les Britanniques.
La Pologne s'est entraînée récemment avec la BFST (Brigade des forces spéciales Terre), à Pau (cf RAIDS d'avril), dans le cadre de la NRF13. Et les Norvégiens, discrets, restent des partenaires en Afghanistan. Ils avaient notamment été injectés comme QRF (quick reaction force) le 18 août, en vallée d'Uzbeen, pour assister les Français piégés à Sper Kundaÿ.