Depuis 15 jours, les troupes françaises en Afghanistan testent avec succès le RVT (remove video terminal) de Sagem, afin de pouvoir bénéficier, en première ligne, de la production du drone SDTI du même fabricant. Ce qui fait suite à plus de deux mois d'expérimentation en avril-mai, en France, par le 61e régiment d'artillerie de Chaumont, spécialiste du domaine au sein de l'armée de Terre.
Jusqu'à maintenant, l'architecture système du SDTI imposait de passer par la station-sol, implantée dans la FOB de Tora, et de se faire expliquer, à la radio, les images captées. Ce qui était parfois source d'erreurs, et de pertes de temps pour les patrouilles qui opéraient dans l'est afghan.
Le RVT permet de capter directement les émissions du drone : les images optiques et infrarouges, mais aussi l'extraction de coordonnés, ce qui est particulièrement utile pour des applications de ciblage air-sol. Cela permet également à un groupe isolé, en patrouille, de voir littéralement sa zone d'intérêt. Par contre, le groupe ne peut pas prendre la main sur le drone, mais peut commander à l'opérateur de la station de contrôle un pattern particulier, par radio.
Le RVT comprend une visualisation tactique et une liaison radio. La liaison hertzienne permet également d'utiliser le drone comme relais radio. A terme, le RVT et le SDTI devraient aussi pouvoir oeuvrer en engagement coopératif avec des chasseurs, comme le Rafale.
L'autre défi est de rendre le tout interopérable, une vraie gageure.
Le RVT est, dans le principe, un équipement assez proche du système américain Rover qui doit prochainement équiper le drone Harfang de l'armée de l'Air, qui opère également en Afghanistan, depuis le terrain de Bagram.
RVT ne faisait pas partie du cahier des charges initial du programme SDTI, lancé au début de la décennie. Les Grecs, autres acheteurs de ce systèmes de drones, avait retenu une configuration élaborée, comprenant ce type de visualisations.