L'anecdote n'est pas forcément connue, mais la piste de Berlin Tegel fut construite par les aviateurs français, après-guerre, à l'aube du blocus de l'ancienne capitale de l'Allemagne. La piste sortit du néant en 90 jours, un travail herculéen qui se double d'une vraie anecdote, extirpée des coulisses de l'histoire (1). Pour pouvoir faire atterrir les avions, il fallut mettre à bas des pylônes appartenant à l'armée rouge. Peut-être il y eut demande, mais la réponse n'arriva pas dans les temps, en tout cas, cela arrive souvent, et pas que chez les Rouges.
Bref, nos Français de l'époque ne s'encombraient pas avec la paperasse, évitaient de faire dans le détail, et on plastiqua donc les pylônes en question.
Le lendemain, le général russe débarque, évidemment furax, chez le général français, qui battit, en flegme, son homologue britannique :
Le Russe : "mais comment avez-vous pu détruire ces pylônes ?" (comprendre : "mais qu'est ce qui vous a pris, malheureux !)
Le Français : "tout simplement avec de la dynamite !"
Pour avoir contribué à sauver la ville (avec aussi quelques avions, dans un ballet essentiellement américain), les Allemands donnèrent le nom du général à un de leurs ponts, le pont Ganneval.
(1) par René, pilote-historien digne de foi, que j'ai croisé à Reims samedi, et qui m'a conté l'histoire.
Notre photo : un Dakota du Franche Comté (crédit JMT). A l'époque, des avions de ce type volent en Indochine et en Allemagne. Certains seront utilisés pour l'espionnage électronique, et d'autres, par le futur GAM-56 Vaucluse, au profit du SDECE.