De fragiles avancées ont été constatées dans le litige opposant l'administration aux quelque 90 pilotes de bombardiers d'eau français, qui ont déposé un préavis de grève illimité débutant le 25 juin.
Les pilotes demandent la concrétisation de décisions prises en interne, au sein de la sécurité civile, mais qui ne se sont pas encore traduites dans les faits, du fait de freins à Bercy et au ministère de la fonction publique.
Les trois dossiers, "indissociables" selon Alain Huet, porte-parole des pilotes, portent sur le congé maladie, la sécurité des vols et la création d'une nouvelle classe de pilotes.
"Nous ne demandons pas d'argent, mais seulement la certitude que les décisions prises le seront effectivement", avance le représentant.
La plupart des navigants sont d'anciens militaires, qui disposent d'un contrat de travail avec le ministère de l'Intérieur. Il y a, en moyenne, deux équipages par avion, tant chez les Tracker (avions de guet aérien) que chez les Canadair.
Ce type de mouvement est relativement inédit chez les pilotes de bombardiers d'eau, par ailleurs connus pour leur caractère assez affirmé.
Ce mouvement est d'autant plus étonnant que les mesures aujourd'hui attendues avaient été obtenues après une série d'accidents en service commandé, entre 2003 et 2005, et qu'au niveau de l'Intérieur en tout cas, le processus d'élaboration s'était déroulé correctement.
C'est, pour l'anecdote, un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, qui avait enclenché, en 2006, la remise à niveau de la flotte, et la mise en place de structures de sécurité des vols.
La base avions de la sécurité civile est dirigée (par interim) par Marc Croizer, ancien chef du bureau maîtrise des risques (BMR) à l'état-major de l'armée de l'Air, en charge notamment de la sécurité des vols.
Notre photo : les pilotes de bombardiers d'eau réunis dans la douleur pour honorer trois des leurs, après un accident aérien, en 2004. (crédit JMT)