Les aviateurs en sauront plus sur leur… sommeil en septembre, quand l’armée de l’Air tirera le premier bilan de l’outil pédagogique CYCL'OPS qu’elle expérimente depuis le mois de novembre.
CYCL'OPS, présenté au dernier salon du Bourget par Adsensio et la DGA, permet aux équipages de se documenter sur le sommeil, et d’ainsi prendre la mesure des conséquences sur leur comportement, sur la base de connaissances médicales, et non plus seulement, intuitives. « C’est un produit d’autoformation » explique son promoteur.Il permet aussi de déterminer des seuils d’alerte et des zones de vulnérabilité. Mais « il n’est pas une aide à la décision » explique-t-on chez Adsensio : entendre, que son objet n’est pas de conseiller le commandement sur la meilleure heure pour effectuer une mission.
Par contre, il suffit de lire les rapports du BEA-D Air, disponibles sur internet, pour appréhender comment le sommeil (et l’hypovigilance qui peut en écouler) entrent en ligne de compte dans les causalités qui mènent aux accidents aériens.Le bureau maîtrise des risques (BMR, en charge notamment de la sécurité des vols) de l’Etat-major de l’armée de l’Air est le point d’entrée de ce dossier, sur lequel est également très actif l’institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) de Brétigny, qui regroupe toutes les compétences en la matière, notamment celles de l’IMASSA (institut de médecine aéronautique du service de santé des armées).
CYCL'OPS a été développé initialement sur des fonds d’études attribués par la DGA dans le cadre d’un programme recherche exploratoire et innovation (REI) de 230.000 euros.Adsensio, créée en 2004, avait développé à l’origine un système pour l’aviation civile, mais qui n’avait pas été menée à terme. La PME est allée sur le terrain, écouter les pilotes, à Orléans (fin 2006) puis Nancy et Saint-Dizier (juin 2008). Au moins 1.200 copies du logiciel ont été distribuées, notamment aux officiers de sécurité des vols (OSV) et des médecins.L’architecture de Cycl'ops est adaptable à d’autres constituantes de l’hygiène de vie. Mais elle pourrait aussi intéresser d’autres secteurs du ministère de la Défense. Plusieurs études s’intéressent actuellement à la gestion du stress, entendu au sens large, en opérations. Et particulièrement, en Afghanistan.