Pour ceux qui en doutaient encore, l'Afghanistan est une véritable bataille aéroterrestre. Où chacun a donc théoiquement sa place, les drones SDTI de l'armée de Terre, comme les chasseurs de l'armée de l'Air (6 avions -affichant une disponibilité de près de 100%- donc plus que de... drones) dont on a voulu récemment scier quelques bouts d'ailes (1).
Ces deux types d'aéronefs s'étaient croisés à Saint-Dizier, en janvier 2009, à l'initiative des aviateurs, afin de pousser plus avant de futurs modes opératoires pour l'engagement coopératif chasseur-drone, en Afghanistan. Ils pourraient à nouveau se recroiser, à l'automne 2009. Peut-êtr même dès septembre.
Le custom des tuyaux, le fluide de l'info
Les résultats de la première campagne, difficiles à totalement populariser sur internet avaient été -on peut l'écrire sans risquer d'entre embastillé- prolifiques, tant pour les uns que pour les autres. Confirmant notamment le besoin de customiser les "tuyaux" pour fluidifier l'info. A cela, qu'un but, le "time sensitive targetting", le ciblage sur boucle (ultra-) courte après lequel les aviateurs courent depuis le Kosovo.
Pour les terriens, l'enjeu était déjà évident : démontrer que malgré ses limitations, le SDTI dispose encore d'un potentiel de croissance. La première brique, le RVT déployé depuis quelques semaines en Afghanistan, permet de mieux diffuser aux "end users" l'information strictement nécessaire. Carmin 2 aurait apprécié, par exemple, disposer de cet appareillage. Ses premiers utilisateurs sont, dit-on, particulièrement contents.
RVT doit pouvoir, avant la fin de l'année, pouvoir capter indifféremment l'imagerie transmise par un système Rover ou un drone SDTI, ce qui en ferait, si Sagem tient ses promesses, le premier système interallié. Un standard 3 du RVT doit intégrer, notamment, cette interopérabilité, tout en réduisant le poids du tout : plus de 15 kg, soit moitié trop...
L'autre brique est embarquée sur Rafale (Decalco) et Mirage 2000D (Alliance) : il s'agit, là aussi de fusionner les données capteurs embarqués, et pouvoir les transmettre à une interface au sol. Tout en étant capable de faire la même chose dans l'autre sens. Bref, les expérimentateurs ont du travail pour les mois qui viennent...
Notre photo (crédit : Sagem) : Rafale/SDTI, peut-être le couple aéroterrestre de l'année. J'en doute, personnellement, mais des gens très bien me l'ont dit, alors...
(1) encore plus clairement, réduire le nombre d'avions. Actuellement, ces six avions et leur mise en oeuvre ne nécessitent que 170 personnes à Kandahar, et pour certains, c'est déjà beaucoup trop... Il suffit d'y avoir été pour constater qu'il n'y pas de gras là-bas, les pilotes font même la menuiserie, c'est dire.