"Kate", "Peggy", "Pocket"... voici quelques uns des sobriquets attribués aux chasseuses de l'armée de l'Air par leurs collègues, évidemment masculins. Voilà où ces 11 pilotes et navigateurs officiers systèmes d'armes (NOSA) de l'armée de l'Air sont affectés et dans quelles spécialités : une présentatrice, une "chasseuse intelligente" (reco), cinq "muds" (bombardiers), deux "nucs", une "DA" (pur chasseur) et une non encore labellisée.
. la plus ancienne d'entre elles est le commandant Virginie Guyot. Pilote de reconnaissance sur Mirage F1CR (elle était alors la première), donc "chasseur intelligent" d'origine, elle est actuellement affectée sur Alpha Jet, comme charognard de la patrouille de France, dont elle prendra le commandement à la fin de la saison 2009. Issue du cursus direct, le commandant Guyot est donc appelée à commander, vraisemblablement, un escadron, voire plus. Elle sera donc à l'origine d'un certain nombre de "premières," après avoir été la première à intégrer la PAF. De l'avis de ses frères d'armes, à Reims, et depuis quelques mois à Salon-de-Provence, Virginie Guyot génère des dynamiques de groupe (c'est vraisemblablement pourquoi elle a intégré la PAF), et demeure avant tout, un pilote de combat au-dessus de la moyenne. Un pilote de combat qui a déjà, par ailleurs, vu les premières lignes à deux reprises.
. deux pilotes opèrent au sein du prestigieux "Normandie-Niémen" (ou Neu-Neu). La plus ancienne est le capitaine Anne-Laure Michel, présentée par le reportage d'hier. Présente dans le premier carré historique de pilote de chasse, fille de général qui s'assume, le capitaine a rejoint Reims, avec la fermeture de Colmar. Déjà commandant d'escadrille, issue de la voie directe, le capitaine devrait, comme la précédente, accéder à de hautes fonctions. Comme elle l'expliquait hier, et comme Virgine Guyot, le capitaine Michel a déjà vu le feu, avec son Mirage F1CT. Un jeune sous-lieutenant opère également à l'escadron, et rejoint elle aussi la base aérienne 112.
. Reims devient donc une des bases les plus "angelisées" puisque un jeune sous-lieutenant, indicatif "Chrystal" a rejoint récemment le 2.33 "Savoie". Un "chasseur intelligent" de plus : la troisième du beau sexe.
. un capitaine opère sur Mirage 2000NK3 à l'emblématique escadron 2.4 "La Fayette" de Luxeuil, un des trois en charge de la mission nucléaire. Une deuxième femme pilote le même type d'appareil au 3.4 "Limousin", à Istres.
. Nancy est une des bases à avoir accueilli les premières "chasseuses". Trois jeunes femmes opèrent sur Mirage 2000D : une pilote au 1.3 "Navarre", ainsi qu'une NOSA, et une pilote au 2.3 "Champagne".
. La défense aérienne est finalement presque en reste : l'escadron Tiger 1.12 "Cambrésis" héberge une des plus anciennes chasseuses, issues d'études de commerce.
. Une pilote, la 11e, est en formation "chasse" à l'école de l'aviation de chasse "Christian Martell" de Tours.
. La douzième sera peut-être NOSA, si la commission de sélection décide de conserver la candidate dont le destin était retracé hier dans l'émission.
Evidemment, une angoissante question n'est toujours pas tranchée : laquelle arrivera la première sur Rafale ? Aucune prévision n'est possible, puisque des ab initio, fraîchement brevetés chasse, sont transformés, au compte-goutte, sur Rafale. Plusieurs scénarios, et au moins deux, sont donc possibles dans les dix-huit mois qui viennent. Vraisemblablement, plusieurs seront amenées à opérer sur le fer de lance de l'armée de l'Air, l'ordre important finalement peu.
Notre photo : "Athos 4" à l'aterrissage au Bourget, samedi dernier. Avant d'être une femme, un pilote de combat au-dessus de la moyenne, dit-on (crédit JMT)