dimanche 10 janvier 2010

Une Gowind bientôt sur cale ?

Maskirovka commerciale, ou avant-gardisme, les futurs marchés trancheront. Car si l'on en croît ma consoeure du Télégramme, DCNS devrait prendre la décision, en fin de mois, de construire, vraisemblablement sur fonds propres, une corvette Gowind, pour surfer sur les marchés de la piraterie et de la lutte contre les "nouvelles" menaces (agressions terroristes, narco-trafic, etc). J'avais posé la question au PDG du groupe, lors de la dernière visite d'Hervé Morin à Lorient pour la découpe de la première tôle de la FREMM Normandie, mais le dirigeant s'était montré plutôt elliptique, constatant que cette actualité assymétrique n'avait pas d'effet sur le marché. En tout cas, pas sur le chiffre d'affaires du groupe.
Si le feu vert était donné, "Hermès" voguerait d'ici la fin 2011, à la rencontre de ses clients. La question étant posée de savoir avec quel équipage, pour ce navire militaire ?

Le + du Mamouth :
En tout état de cause, ces navires de moins de 100 mètres sont plus chichement équipés qu'une frégate, cependant, on le voit, pour ces missions à spectre large, il faut éventuellement voir loin, et agir loin : sortir l'hélicoptère de l'équation n'est pas forcément une source d'économies... opérationnelles. Même si un drone, c'est vrai, peut contribuer à la détection et à l'identification.
Engagé contre des menaces de ce type, un tel bateau doit aussi pouvoir accueillir une escouade d'intervention, avec la batellerie idoine. Pouvoir aussi détecter, depuis la hune, des embarcations basses sur l'eau, donc, être équipé d'un système optronique et d'un système de traitement de l'image adapté. Tout cela peut coûter un peu d'argent.
Surtout si l'on tient compte de la furtivité des menaces : 30-35 noeuds pour un skiff pirate, jusqu'à 50 noeuds pour un go-fast narco. Sauf à être parfaitement renseigné sur la course de l'un ou de l'autre (ce qui ne risque pas d'être le cas systématiquement des marines visées par le créneau corvette), il faut pouvoir aligner un spectre large. Notamment, avoir en tête quelques réalités : un hélicoptère Panther va à 150 noeuds (il lui faut moins de cinq minutes environ pour décoller) et emporte quatre commandos, ou un fusil bien servi. Un drone de type Camcopter va moitié moins vite, mais n'emporte pas d'effecteur. Un Etraco file entre 30 et 50 noeuds, selon l'état de mer, et embarque une dizaine de commandos. La corvette, elle, file à environ 30 noeuds.