Les lecteurs fidèles de ce blog comprendront d'eux-mêmes que je ne partage pas forcément les avis
exprimés dans le passage qui suit, mais étant donné l'extrême intérêt constitué dans certains cercles de l'armée de Terre par les questions de résilience, et l'actualité criante du sujet soulevé par le député Meslot, voici l'échange tenu à la commission de Défensede l'Assemblée nationale le 28 octobre (j'ai mis en gras quelques mots qui me semblent importants), entre ce même député et le rapporteur du budget Terre, Jean-Louis Bernard :
"M. Damien Meslot. Lors de l’embuscade de la vallée d’Ouzbine, j’ai été très frappé par l’exploitation médiatique qui a été faite des réactions des familles des victimes. Il est indigne que les médias aient cherché à exploiter la douleur et le désespoir des proches pour l’utiliser contre le Gouvernement ou contre nos armées. Cette instrumentalisation du malheur m’inspire un profond dégoût. Il n’en reste pas moins que j’ai le sentiment que la communication des armées n’a pas réussi à faire face à cette offensive médiatique. Nos armées disposent-elles des moyens modernes pour agir dans les médias et défendre nos soldats ? Pensez-vous que les armées ont progressé sur ce point depuis l’année dernière ?
M. Jean-Louis Bernard. Les armées ont essayé de tirer toutes les conséquences de ce dramatique évènement. L’accompagnement des familles m’a semblé exemplaire. L’armée de terre, faute d’avoir été engagée dans des opérations de guerre depuis longtemps, avait sans doute perdu l’habitude de communiquer sur de pareils sujets. Le déchaînement médiatique a été particulièrement important, d’autant qu’il a souvent atteint directement les militaires qui avaient le sentiment d’être mis en accusation. Je crois que depuis, des efforts conséquents ont été faits. Il faut d’ailleurs plutôt mettre en valeur la dignité et l’émotion qui ont prévalu lors des cérémonies officielles. "
Quelques minutes plus tôt, Jean-Louis Bernard avait introduit le débat de la façon suivante :
"La médiatisation des pertes au combat depuis août 2008 et l’ampleur des réactions qu’elles ont suscitées ont provoqué une prise de conscience de l’opinion publique qui semble découvrir certaines facettes de la guerre. Nous avons, avec les armées, une action commune à mener pour expliquer aux concitoyens l’action et le métier des armes afin que la résilience de la Nation ne se trouve pas fragilisée faute de compréhension de la nécessité des engagements et de leurs conséquences possibles."