La communication opérationnelle déployée en Afghanistan va encore devoir s'adapter, dans son organisation (revue) et son format (revu encore à la hausse). Cette évolution est dictée par des expériences récentes, pas toutes heureuses, et par l'otanisation de la fonction communication française (1).
Selon nos informations, convergentes, c'est un audit effectué sur place et en personne par le conseiller communication du CEMA, l'amiral Christophe Prazuck, qui a accéléré cette nouvelle remise à plat. Concrètement, la fonction de conseiller communication (ou Conscom) de la brigade La Fayette migre sur Nijrab, avec un lieutenant-colonel à sa tête, et un adjoint, direct. Cette entité coiffera une dizaine d'officiers de presse. Ce qui peut sembler beaucoup pour les moments comme depuis début janvier (soit 70 jours), où toute présence journalistique est proscrite dans les zones de combat.
Mais l'expérience d'Uzbeen a bien démontré qu'un déferlement journalistique ne s'improvise pas, côté militaire. Et qu'il ne faut pas exclure... un regain d'intérêt journalistique dans les jours à venir, quel qu'en soit les motifs.
Une entité restera basée à Kaboul, dirigée par un commandant. Elle serait, entre autres, chargée de prendre en compte les journalistes arrivant en Afghanistan, avec un sas de sortie chargé de s'assurer de la bonne fin du reportage. Cette équipe garderait quelques domaines de communication, pour les thématiques de la capitale (formation, etc).
Alors que les effectifs de communication étaient relativement modestes, même encore après Uzbeen (un lieutenant-colonel, un commandant, un lieutenant à Kaboul, un sous-lieutenant en Kapisa), c'est donc clairement, désormais, une priorité opérationnelle, avec des effectifs quasiment multipliés par cinq en quatorze mois. Evidemment, c'est bien la seule fonction qui ait connu pareil accroissement. Ce qui pose, clairement, un problème pour obtenir des spécialistes formés et aguerris.
(1) Plusieurs officiers, dont deux capitaines de l'armée de l'Air, ont ainsi récemment reçu une instruction de ces normes de com' otanienne. Un colonel, n°3 de la DICOD, a aussi représenté sa structure, en décembre, lors d'un réunion technique de l'alliance, réunissant les spécialistes de la communication.