L'ONG bien connue Médecins sans Frontières (MSF) a réagi vivement aux propos du secrétaire général de l'OTAN, Fogh Rasmussen, tenus lors d'un séminaire, à Helsinki, le 4 mars, traitant de gestion de crise. Sous un titre évocateur (Afghanistan : la déclaration de l'OTAN met en danger les patients), MSF détaille ici toutes les bonnes raisons de ne pas mélanger les genres.
Tout est parti d'une déclaration du secrétaire général, évoquant un resserrement des liens entre l'Alliance et les ONG. Rasmussen (1) citant aussi le rôle incontournable d'une "puissance douce" (soft power), englobant manifestement ces dernières.
On imagine la confusion qu'une telle déclaration peut semer dans les esprits, déjà pas tous convaincus de l'action des ONG, sur le terrain, particulièrement en Afghanistan. Et les risques qu'elle peut faire courir aux humanitaires, déjà courrus pour les rançons potentielles qu'ils représentent.
MSF rappelle qu'en "zones de conflit, jamais MSF ne collabore ni ne s'associe à une stratégie militaire. C'est grâce à notre totale indépendance et à notre neutralité que nous pouvons accéder aux populations nécessitant une assistance médicale d'urgence" ajoute l'association en complétant : "une condition essentielle pour que les personnes nécessitant des soins médicaux se sentent suffisamment en sécurité et puissent s'y rendre. L'absence de présence armée évite que l'un ou l'autre des camps ne prenne les structures de santé pour cible".
(1) Le passage concerné du discours de Rasmussen est en fait relativement général, mais peut être perçu de façon ambigue : "dans le monde d'aujourd'hui, nous devons réaliser que l'action militaire n'est plus la réponse complète, maintenant, c'est juste une partie de la réponse. La "puissance dure" (l'action cinétique disent les militaires) n'a que peu d'intérêt si elle ne peut être combinée avec la "puissance douce" (le non-cinétique). Nous devons comprendre que la seule façon d'aller de l'avant est de se coordonner et de coopérer avec les autres."