Les journalistes britanniques vont voir leurs possibilités "d'embeds" (reportage au long cours au sein d'une unité) suspendues, en Afghanistan. Un caprice de général ? La sécurité nationale en question ? Non, c'est beaucoup plus simple, outre-Manche : c'est que les élections législatives (prévues en juin) pointent le bout de leur nez, et le gouvernement, pas vraiment à la fête en ce moment, a trouvé éthique de ne pas bombarder les Britanniques avec des images d'Afghanistan, pas toujours en faveur de l'action de ce même gouvernement. Et comme l'Afghanistan passionne beaucoup plus à Londres ou Manchester qu'à Paris ou Lyon, le gouvernement Brown a jugé plus prudent cette forme inédite de restriction du travail de la presse.
Limiter le travail de la presse au nom de la démocratie, il fallait vraiment y penser.
Liam Fox, porte-parole du shadow cabinet pour les questions de défense, et que certains Français verrraient bien en Premier Ministre, a dénoncé cette "censure". Grossière, ajouterai-je, car à l'heure d'internet, la production médiatique est mondiale.
Pour sauver les apparences, le gouvernement continuera à autoriser les embeds pour les médias étrangers, y compris afghans.
On attend les conséquences de cette mesure inédite dans les papiers des confrères britanniques. Ce qui, en terme d'effets produits sur la côte du premier Britannique, pourrait s'avérer bien plus désastreux que l'action des Talibans.