C'est bien sûr sa solde, et pas l'absent, qui est amputée ! A une question de Charles Pasqua qui l'interrogeait, au Sénat, sur les absences injustifiées pour motifs religieux, Hervé Morin a sorti quelques chiffres et anecdotes. Il a d'abord indiqué que les cas de jeunes réfractaires refusant d'aller se battre en Afghanistan qui avaient défrayé la chronique, en 2009, étaient des "cas très limités" (non chiffrés, pour autant) et que "le chef d'état-major de l'armée de terre avait affirmé que ce refus n'était pas lié à leur foi".
Plus largement, le mindef observe 20 à 30 % de ruptures de contrat "dans les mois qui suivent les engagements pour des raisons extrêmement diverses", tout en tentant de relativiser : "cette situation est la même dans toutes les armées occidentales". Puisque l'observation et le chiffrage sont à la mode, il serait intéressant de mesurer, quand même, combien peut bien coûter cet investissement à fonds perdus, pour jusqu'à un tiers de la ressource, soit, donc, des milliers de jeunes (1) nourris et... payés.
Enfin, le ministre a levé un tabou, constatant que les "armées souffrent d'un phénomène d'absentéisme qui touche en particulier la marine à la veille des appareillages. Des mesures ont été prises pour lutter contre ce phénomène, en particulier par des retenues sur solde".
(1) les pompiers de Paris avaient déjà découvert, avec déplaisir, le phénomène, au début de la décennie, certains jeunes profitant des conditions (logi, nourri, blanchi et payé pendant la formation) pour passer un cap difficile de leur vie. Pour dire les choses de façon politiquement correcte.