Eurocopter tente de placer l'EC225 -version civile du Caracal- en réponse à l'appel d'offres visant à équiper les plots de SAR (search and rescue) britanniques. Une vingtaine de machines pourraient ainsi être écoulés, ce qui, par les temps qui courent, n'est pas rien (1). D'où les efforts répétés pour placer l'appareil, et encore actuellement : un Caracal de l'armée de l'Air fait la promo au Royal International Air Tatoo, jusqu'à la fin de la semaine.
L'EC225 revient en deuxième semaine, en quelque sorte, puisqu'il avait déjà été candidat discret, il y a deux-trois ans, à un appel d'offres jamais abouti pour renforcer la logistique aéromobile du champ de bataille. Déjà à l'époque, il était aussi question d'une vingtaine d'appareils, à acheter via un PFI (private finance initiative).
Dans le cas d'aujourd'hui, le MoD cherche à externaliser totalement sa flotte d'hélicoptères SAR, qui l'est déjà partiellement. Ce qui doit, pense-t-il, lui coûter moins cher qu'opérer ses propres appareils. Incidemment, cela lui permettra de récupérer une toute petite marge de manoeuvre pour les opex : quelques Sea King ont déjà été ponctionnés pour alimenter le plot afghan.
Chez nous aussi
Ces réflexions sont évidemment à rapprocher des problèmes générés de ce côté-ci de la Manche par l'affaire des Super Frelon. Au final, la marine va elle aussi louer -temporairement- des EC225 pour faire la soudure avec le NH90, dont le calendrier a glissé de plus de cinq ans.
Déjà, pourtant, on peut se demander si cette solution n'est finalement pas la meilleure, et s'il ne faut pas, comme le font les Britanniques, réserver des appareils militaires aux missions militaires, et réserver les appareils civils à des missions civiles. Un débat qu'avait réussi à éviter en partie le Livre Blanc, mais qui pourrait bien ressurgir, alors que le remplacement des machines des armées dans les DOMTOM -prévu, lui, par le Livre Blanc- avance à petits pas.
Comme pour donner la direction, la marine a déjà loué deux Panther sur la façade Méditerranée, et pourrait bien faire de même en Polynésie, en remplacement des moyens Air.
(1) Rappelons que le récent contrat brésilien, pour une cinquantaine d'EC725 se traduit par la fabrication de l'essentiel de ces machines localement, donc ne génère rien pour les ateliers de Marignane.
Notre photo : un EC225 polyvalent utilisé en Corée du Sud pour la SAR, mais aussi comme bombardier d'eau. (photo P.Penna/Eurocopter). La configuration HBE avait été ouverte sur un Caracal de l'armée de l'Air, pendant une saison estivale.