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La presse tire à boulets rouges sur l'insuffisance des moyens déployés sur place : 10 malheureux Chinooks (on aimerait en n'avoir que la moitié, de ce côté-ci de la Manche), cinq Sea Kings et 8 Apache soit 23 hélicoptères. Insuffisant pour mener les opérations en cours dans les provinces de Kandahar et Helmand, au point que les CH-47 néerlandais et australiens basés à KAF ont dû être engagés pour transporter des soldats britanniques. Et évidemment, il a fallu faire appel aux moyens américains, eux aussi déjà engagés dans une opération de grande ampleur. La polémique a rebondi dans les coins du billard afghan, car fort opportunément, la presse britannique -qui n'avait pas lu tous les rapports du parlement national- a appris que le gouvernement refusait pour la troisième fois d'acheter des hélicoptères Sikorski. Au titre que mettre sur pied une micro-flotte de 12 machines (les Brits disent une "flotte orpheline") n'aurait pas de sens.
C'est oublier que sans une micro-flotte de 14 Caracal (soit deux machines de plus), la France aurait peut-être eu du mal à en engager trois en Afghanistan. C'est même, actuellement, 100% de notre flotte de transport tactique déployée sur place.
(1) une thèse pourrait être soutenue sur la cannibalisation dans les armées françaises. Peut-être un jour, un jeune s'engagera dans ce pélerinage initiatique : reste à trouver un directeur de mémoire, il ne manquera en tout cas pas de cas concrets...
Notre photo : un duo de Chinook britanniques. 8 Chinook HC2 sont actuellement remis à niveau, après des années cocons, pour renforcer les effectifs de première ligne en Afghanistan. (crédit : MoD)