Le commandant (R) Constantin Lianos, président des anciens de la légion étrangère, section de Marseille-Marignane, a écrit aujourd'hui à Jean-Claude Gaudin, suite aux propos tenus par le sénateur-maire de Marseille. Le ton est juste, me semble-t-il, aussi, plutôt que de la saucissonner, en voici l'essentiel. J'ai souligné quelques passages en gras.
"Il est de mon devoir de vous faire part du choc provoqué par les propos particulièrement durs que vous avez tenus à l'encontre de la communauté militaire et de la réaction de ceux qui lui sont attachés.
"Les quelques milliers de courriels qui m'ont été adressés ces derniers jours en témoignent. Ils expriment tout à la fois déception, incompréhension, amertume, et révolte. Le fait que vos propos ont été tenus en situation de crise, dans le feu de l'action ne saurait constituer une quelconque justification. En effet, c'est dans les moments difficiles et de tension extrême que nous autres, soldats d'hier et d'aujourd'hui, jugeons nos chefs, leur sang-froid et leur capacité à faire la part des choses.
"En la circonstance, nous avons été consternés que le premier magistrat de notre cité, vice-président du Sénat, puisse faire reproche à nos soldats de s'entrainer au tir, en été, sur un terrain militaire implanté aux portes de Marseille. C'est oublier que les talibans en Afghanistan ne font pas relâche en période estivale et que les légionnaires qui patrouillent en Gare Saint-Charles, dans le cadre du dispositif Vigipirate, doivent avoir une parfaite maîtrise de leur arme de dotation, ce qui suppose un entrainement régulier au tir.
Enfin en stigmatisant les «militaires" vous avez certainement oublié que les marins pompiers qui, lors de votre intervention radiotélévisé, luttaient contre les flammes, relèvent de cette grande famille militaire. Ils ont dû apprécier.
"Sachez que nous sommes parfaitement conscients que le terrible incendie qui a dévasté un site que nous affectionnons, a pour origine la non-observation de consignes strictes. Son auteur sera sanctionné comme il se doit. C'est la loi. Pour autant, il conviendra d'avoir alors, bien présent à l'esprit qu'il s'agit d'un très bon sous-officier, courageux au combat (il est titulaire de la Médaille Militaire et de la Croix de la Valeur Militaire avec deux citations) comme dans la vie civile (il a été décoré pour acte de courage et de dévouement). Il est tout, sauf un «imbécile". (...)
"Je m'emploierai, comme par le passé à encourager la très importante communauté légionnaire à participer aux grands rassemblements patriotiques de notre cité.
Pour autant, je crains fort que les propos que vous avez tenus à l'encontre des militaires n’aient entamé quelque peu leur enthousiasme."